Un troisième mandat sous-entend une révision de la loi fondamentale. Le message revient tel un leitmotiv. Un troisième mandat pour le chef de l'Etat. C'est même l'un des slogans scandés lors des marches populaires de dénonciation du terrorisme et de soutien au chef de l'Etat, organisées, hier à travers le pays. Des motions de soutien à la candidature de M.Bouteflika ont également été lues. Un énième plébiscite, après le référendum sur la concorde civile et la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Sans oublier les deux mandats, où le peuple algérien a voté massivement pour l'homme et sa démarche. Cependant, un troisième mandat sous-entend une révision de la loi fondamentale. Un débat qui a occupé le devant de la scène publique, depuis près de deux années. A l'ouverture de la session d'automne du parlement, les présidents des deux chambres sont revenus à la charge pour relancer le sujet. Pour Abdelkader Bensalah et Abdelaziz Ziari, la révision de la Constitution s'impose. C'est même une priorité à leurs yeux. Pour M.Ziari, cette révision est même perçue comme une «alternative». «La révision constitutionnelle s'impose comme un impératif dans l'objectif de mettre les dispositions en adéquation autant avec les nouvelles réalités qu'avec les réformes réalisées», a-t-il expliqué. Pour le président de la chambre basse, cette démarche devra permettre de conférer aux institutions du pays une plus grande cohérence. Abondant dans le même sens, M.Bensalah estime que l'Algérie est appelée à «revoir d'une manière plus profonde et plus cohérente» le texte fondamental, et ce «en s'inspirant des rapports établis par les différentes commissions installées par le président de la République depuis son accession au pouvoir». Le parti du FLN, qui fait de la révision de la Constitution l'un de ses principaux «souhaits», maintient le cap. Lors d'une conférence de presse animée, la semaine dernière, en marge de la conférence des cadres du parti, M.Abdelaziz Belkhadem est revenu à la charge. «On émet toujours le voeu de voir le président de la République amender la Constitution. Cela devrait définir la nature du régime bicéphale actuel, renforcer le contrôle et conforter la pratique de la démocratie», a déclaré le patron du FLN et néanmoins chef du gouvernement. En sus du troisième mandat, des sources sûres évoquent la création d'un poste de vice-président. Ce qui, bien entendu, n'est pas partagé par toute la classe politique. La révision de la Constitution serait donc imminente. Elle interviendrait à la fin de l'année en cours, ou au plus tard durant le premier trimestre 2008. Remettre sur le tapis cette question, après des mois de silence, renseigne en fait que l'état de santé du président s'est nettement amélioré. Ses sorties à travers le pays, ses activités diplomatiques ont constitué un démenti catégorique aux spéculations les plus alarmistes. L'attentat kamikaze de Batna est intervenu après cette longue polémique sur l'état de santé du chef de l'Etat. Son retour aux affaires signifie la poursuite de la politique de réconciliation nationale. Une démarche que le chef de l'Etat compte parachever durant son troisième mandat. Le message des terroristes irréductibles, qui avaient rejeté la main tendue du peuple et de son président est clair. Nous ne voulons pas de la réconciliation nationale. Traqués par les services de sécurité, les terroristes n'ont d'autre alternative que de chercher l'écho médiatique à leurs actes. Le modus opérandi utilisé est désormais synonyme de suicide collectif de la nébuleuse terroriste. Dans ses dernières déclarations, suivant l'attentat de Batna, le chef de l'Etat a été on ne peut plus clair. S'adressant aux auteurs du carnage, il affirmera qu'il ne cédera pas d'un iota sur la politique de réconciliation nationale, approuvée par la majorité des algériens. Un processus que M.Bouteflika compte concrétiser dans un troisième mandat.