Dialogue et partenariat étaient au coeur de la réunion qui s'est tenue, hier, dans la capitale marocaine. Les chefs de la diplomatie des pays de l'Union du Maghreb arabe (UMA) (Algérie, Libye, Maroc, Tunisie, Mauritanie) ont rencontré leurs homologues de la troïka européenne (Portugal, Slovénie et France). C'est Benita Ferrero-Waldner, commissaire européenne chargée des Relations extérieures et de la Politique européenne, qui était à la tête de la délégation qui représentait l'Union européenne. M.Abdelkader Messahel, ministère délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé des Affaires maghrébines et africaines, représentait l'Algérie. Cette rencontre fait écho à une réunion préparatoire mais informelle qui s'est tenue au mois de novembre 2007. Elle s'est tenue en marge de la réunion des ministres des Affaires étrangères dans le cadre du processus de Barcelone. La rencontre, qui s'est tenue hier dans la capitale du Royaume alaouite, avait «pour objectif de définir un programme de travail commun afin de soutenir l'intégration régionale au Maghreb, notamment dans les domaines de la facilitation du commerce, de la libéralisation commerciale, de l'interconnexion des réseaux d'énergie», a fait savoir un communiqué de la Troïka européenne. Une source proche de la délégation algérienne, qui s'est exprimée sous le couvert de l'anonymat, a tenu à préciser: «Il y aura bien sûr des discussions approfondies sur le processus de relance du dialogue euro-maghrébin, sur tous les thèmes, mais aussi sur les moyens de structurer et d'encadrer ce dialogue.» Les ministres des Affaires étrangères maghrébins s'étaient préparés pour cette circonstance. Ils se sont rencontrés dimanche dernier. De nombreux dossiers ont été abordés, le 21 janvier dernier, avec leurs homologues méditerranéens dans le cadre du forum des 5+5. Le projet français, cher au chef de l'Etat français, Nicolas Sarkozy, d'une union des pays méditerranéens, a été débattu et salué par les 5+5. Il est perçu comme une plus-value dans le processus d'intégration régionale. Le Maroc et l'Espagne, qui assurent la présidence du forum des 5+5, unissent leurs efforts pour accueillir une nouvelle venue, la Grèce. Parmi les points brûlants, qui ont été abordés, figurent l'émigration, la sécurité, le dialogue politique et les questions économiques. Lors de son intervention, M.Abdelkader Messahel a mis l'accent sur la nécessité de promouvoir une communauté économique maghrébine. «De larges chantiers s'ouvrent dans cette perspective et portent sur des domaines vitaux», a déclaré le ministre algérien, qui a cité en exemple les projets qui structureront cette intégration maghrébine. L'autoroute Est-Ouest et la Ligne de chemin de fer Est-Ouest. Quant à l'intégration économique et la circulation des personnes, il a estimé qu'elles sont du ressort de tous. «Nous devons ensemble, Maghrébins et Européens, rénover notre partenariat.» Il a, cependant, ajouté que la prospérité recherchée ne pourra être concrétisée que «si l'on donne le plein sens à la libre circulation des personnes». La rencontre entre les pays de l'UMA et ceux de la Troïka européenne devait s'achever, hier, par des recommandations. Renforcer le dialogue politique et le partenariat économique entre les deux ensembles. Le ministre libyen des Affaires étrangères, qui préside le groupe de l'UMA, a déclaré que «cette réunion renforce le dialogue euro-méditerranéen». Il a ajouté: «Nous avons beaucoup d'intérêts en commun, une vision et des préoccupations communes.» M.Abderrahmane Chalgham a, en outre, mis en exergue les énormes possibilités de partenariat entre les deux ensembles géographiques. Un avis partagé par les partenaires européens des cinq pays du Maghreb.