Dix pays de la Méditerranée occidentale se retrouvent à Paris. Ils préparent le sommet de leurs chefs d'Etat programmé en décembre à Tunis. Les ministres des Affaires étrangères du fameux groupe de dialogue des 5+5 qui regroupe dix pays de la Méditerranée occidentale dont l'Algérie, devaient tenir hier à Paris une réunion extraordinaire. La rencontre qui se poursuivra encore aujourd'hui, entre dans le cadre de la préparation du premier sommet des chefs d'Etat-membres de ce dialogue prévu à Tunis au mois de décembre prochain. Elle est consacrée, du moins, selon le porte-parole du Quai d'Orsay, à la stabilité, à la sécurité et au développement économique en Méditerranée occidentale, ainsi qu'à l'intégration maghrébine, aux échanges humains et aux migrations. Cette réunion fut précédée par celle du comité de suivi de l'Union du Maghreb Arabe ( UMA ) qui devait se tenir la même journée à Alger. Animée par les ministres-délégués des cinq pays membres de l'Union chargés du dossier de la construction maghrébine, elle avait pour objectif d'évaluer l'état des préparatifs de ce futur sommet des chefs d'Etats des 5+5 de Tunis. De même, il y a une semaine s'est déroulée une conférence ministérielle de ces dix pays sur le thème de l'immigration. Cette dernière avait dit-on demandé une «une approche globale» des problèmes migratoires en tenant compte des aspects sécuritaires et du développement économique pour fixer les populations locales dans leur pays d'origine. D'ailleurs, sur cette question de l'immigration, la réunion de la capitale française intervient au moment où les membres européens du groupe (Italie et Espagne) se plaignent de ce phénomène et travaillent au renforcement des mesures pour juguler ou tout au moins contrôler l'immigration clandestine. Il faut avoir à l'esprit que ce dialogue des 5+5 est un forum de discussions informelles formé en 1990, qui rassemble 5 pays du Sud de l'Europe (France, Italie Espagne, Portugal et Malte) et 5 pays de l'UMA (Algérie, Libye Maroc, Mauritanie et Tunisie). Mais, ce forum de discussions et d'échanges de vue entre les deux rives de la Méditerranée, reste traversé quand même par des courants contradictoires et pas uniquement sur l'immigration. Fait notable, les ministres des Affaires étrangères d'Italie et de Libye n'assisteront pas à la réunion de Paris mais y seront représentés. En outre, la France n'a pas l'intention de soulever la question de l'indemnisation des familles des victimes du DC 10 d'UTA, alors que les négociations entre les familles et la fondation Kadhafi, achoppent sur le montant des indemnisations. Côté maghrébin, même si les pays du regroupement n'arrivent toujours pas à tenir leur sommet des chefs d'Etat, les consultations et la coordination entre les membres de l'UMA au plus haut niveau, ne semblent pas absentes. Bien au contraire ! c'est dans l'optique de bien préparer la réunion de la capitale française que le ministre tunisien des Affaires étrangères, M.Habib Benyahia est arrivé hier à Alger sur invitation de son homologue algérien, Abdelaziz Belkhadem. Le chef de la diplomatie tunisienne a d'ailleurs indiqué dans une déclaration à son arrivée que sa visite entrait dans le cadre de la concertation maghrébine sur les questions d'actualité, et plus particulièrement sur cette rencontre extraordinaire de Paris et le prochain sommet de Tunis. Mais la grande question qui taraude depuis longtemps les observateurs, a trait au fait de savoir si les pays maghrébins réussiront à la faveur de cette rencontre de la capitale française, et d'ici à la fin de l'année en cours, leur propre sommet des chefs d'Etats ou s'ils se présenteront à ce rendez-vous au sommet des 5+5 de Tunis, en rangs dispersés.