Le partage des risques constitue, selon les représentants, la solution idéale pour accompagner les PME. Au moment où les banques nationales déboutent les petites et moyennes entreprises (PME), les banques arabes proposent leur aide. Plusieurs investisseurs arabes qui ont participé au 3e Forum économique d'Alger ont manifesté leur intérêt d'accompagner les PME dans leur développement à condition que les pouvoirs publics se montrent disposés à partager les risques de l'opération. Lors d'une séance de travail tenue en marge de cette rencontre, consacrée aux finances, aux banques et aux assurances, les représentants de différentes banques ont discuté des modalités de contribution des banques étrangères dans le financement de l'opération et du partage des risques encourus. Le représentant du groupe de Arab Bank Corporation, M.Abdelmadjid Berriche, a indiqué que le partage des risques nécessite une décision souveraine et étudiée afin de réduire au minimum le degré de risque qui fait fuir les banques privées. Le partage des risques -notamment en ce qui concerne la garantie aux crédits et les crédits non recouvrés- pour que les banques n'aient pas à supporter seules les incidences de la faillite des entreprises, constitue la solution idéale pour accompagner lesdites entreprises, a-t-il souligné. De son côté, le délégué général de l'Association professionnelle des banques et des organisations financières, M.Abderrahmane Benkhelfa, a indiqué que l'Algérie devrait investir le marché de la «corporate» dont la concrétisation est conditionnée par la capacité du marché à accompagner les PME dans la dynamique d'investissement. M.Benkhelfa a ajouté que l'investissement des opérateurs arabes, dans ce genre de créneaux, permettra de soutenir les activités économiques des PME. Les organismes financiers arabes occupent le tiers du secteur bancaire en Algérie qui compte une trentaine de banques. Cependant, leur poids demeure faible sur le marché, selon lui. Jusqu'à présent, les contraintes d'accès aux sources de financement bancaire constituent, selon la même source, l'un des obstacles majeurs retardant l'émergence d'un tissu de PME performantes. D'ailleurs, le ministre lui-même avait à maintes reprises, soulevé le problème. M.Benbada reproche aux banques des garanties excessives, des délais trop longs dans le traitement des dossiers de crédit, des taux d'intérêt trop élevés... C'est pourquoi, les PME nourrissent des frustrations nombreuses et des griefs envers le système bancaire. Les experts estiment que la crise entreprise-banque s'explique par la très forte dépendance des entreprises vis-à-vis des banques. Ils relèvent, également, l'absence d'un véritable marché financier qui reste embryonnaire en Algérie, la faiblesse du crédit interentreprises, du capital investissement, et d'autres instruments adéquats. Souvent insuffisamment dotées en fonds propres, les entreprises ne peuvent, de ce fait, se tourner que vers leurs banques pour faire face aux difficultés financières. Les deux institutions, à savoir la Caisse de garantie des crédits d'investissements (Cgci) et le Fonds de garantie des crédits aux PME (Fgar) sont insuffisantes, selon le ministre. En raison d'un manque de banques d'accompagnement, 2000 PME ont mis la clé sous le paillasson, en 2007.