L'évolution des moeurs peut avoir une incidence sur l'augmentation du nombre d'avortements. L'avortement est un grand risque pour la santé de la mère. Il peut être à l'origine de la stérilité chez la femme, mais il est une cause majeure de décès et de handicap pour beaucoup de femmes. Les adolescentes sont principalement concernées. En Algérie, l'Association pour la planification familiale fait état de l'inexistence de données sur le phénomène. «Et si elles existent, elles ne sont pas disponibles», atteste-t-on. La proportion de femmes ayant eu recours à l'avortement est identique en milieux urbain et rural. Proportion qui est, en revanche, faible parmi les femmes dont le niveau d'instruction est élevé. La seule enquête qui a été réalisée en ce sens remonte à 2002. Elle a été établie par l'Office national des statistiques pour le compte du ministère de la Santé et financée par la Ligue arabe. Ainsi, lit-on dans le document en notre possession, 22% des femmes avaient avorté au moins une fois en 1992. La fréquence augmente avec l'âge. Elle passe à 23% pour les femmes, dont l'âge se situe entre 30 à 39 ans et 40-49 ans. C'est pour ces raisons qu'une rencontre placée sous le thème «L'avortement à haut risque» a été organisée, hier, conjointement par le Centre de recherche de l'information documentaire, l'Association algérienne pour la planification familiale et l'Université d'Oran. Une rencontre pour la sensibilisation et dont le but est de mettre en exergue l'importance qu'il y a d'endiguer le phénomène considéré. Les difficultés économiques actuelles que rencontrent les ménages algériens auront des influences sur le comportement des couples. Ce qui pourrait avoir pour conséquence le recours à l'avortement comme moyen de régulation des naissances. L'évolution des moeurs et les changements de comportement peuvent avoir une incidence sur l'augmentation du nombre d'avortements, notamment ceux à haut risque. D'autant que la législation algérienne, à l'instar de celle de tous les pays musulmans, à l'exception de la Tunisie, et conformément à la loi islamique, n'autorise que l'interruption thérapeutique de grossesse.