Des milliers de personnes souffrent actuellement le martyre dans l'attente d'une greffe. Des professeurs en médecine et des organismes de la santé réclament la constitution d'une banque de don d'organes en Algérie. Il s'agit d'une action utile lorsqu'on sait qu'«une grave rareté» de donneurs d'organes est constatée, comme indiqué par le professeur Si Ahmed, chef du service de chirurgie générale au CHU Frantz Fanon. Il s'exprimait lors d'une journée d'information et de sensibilisation sur le «don d'organes et transplantation rénale». Au cours de cette rencontre, organisée au cercle régional de l'ANP de Blida par l'association des hémodialysés de Sidi El Kebir de Blida en collaboration avec l'association d'aide aux insuffisants rénaux de Tipasa, il a été signalé que «des milliers de personnes vivent actuellement dans l'attente d'une greffe alors que seul un nombre infime reçoit un greffon». Si Ahmed a déclaré que «le prélèvement ou la greffe d'organes ne peuvent être pratiqués avant que ne soit constatée la mort encéphalique (arrêt des fonctions du cerveau) et l'on ne peut procéder à la récupération qu'après accord du donneur et de sa famille». Il a néanmoins relevé que les greffes de donneurs vivants les plus fréquentes concernent le rein dont le taux de réussite dépasse les 75%. L'organe fonctionne en général mieux et plus longtemps chez le receveur, contrairement au rein à partir de personnes décédées. Les organes sont attribués à partir d'une liste unique détenue par les services de santé qui suivent la compatibilité entre le donneur et le receveur. Lors de la rencontre, au début de l'année, sur l'évaluation de transplantations d'organes durant l'année 2007, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Amar Tou, avait plaidé pour la sensibilisation des citoyens sur l'importance du don d'organes pour constituer une banque et contribuer ainsi à la réduction des longues listes d'attente que connaît le pays. «Le don d'organe ne doit avoir aucune conséquence sur la santé du donneur ni présenter un danger pour sa propre vie». Il précisera que «l'achat et la vente d'organes sont interdits par la charia». «Le don est un acte bénévole et ne peut faire l'objet d'aucune compensation financière», dira-t-il. Concernant le don d'organes à partir de donneurs décédés, Chikh Mohamed El Mekarkab, secrétaire de l'association «Sidi El Kebir», a estimé que «l'Islam favorise cet acte», s'il est pratiqué dans le respect de l'être humain. Il a signalé qu'il en existe actuellement 9000. Pour le Dr Mechnane, représentant du ministère des Affaires religieuses, le don d'organes est «autorisé en Islam si le donneur est adulte, en bonne santé et qu'il prend cette décision loin de toute pression».