L'Autorité de régulation a estimé qu'il est de son devoir de sévir et d'assumer ainsi son rôle d'arbitre. Le litige ayant opposé, en 2006, Lacom à Algérie Télécom était parmi les volets abordés par le président du Conseil de l'Autorité de régulation des postes et télécommunications (Arpt), Mohamed Belfodil. «L'étude de la requête déposée par Lacom nous a pris 48 heures. Nous avons, dès lors, ordonné à Algérie Télécom de retirer son offre promotionnelle du marché», a indiqué l'invité de L'Expression. Pour mieux cerner la problématique et restituer les faits, il est sans doute important de revenir sur l'affaire ayant pour protagonistes, Algérie Télécom et Lacom. Les faits remontent au mois de juin 2006, Algérie Télécom venait de mettre sur le marché son offre de WLL gratuit sur tout le territoire national. Suite à cela, Lacom réagit immédiatement et songe à se retirer illico du marché. Entre-temps, elle dépose une saisine auprès de l'Arpt. La suite de l'histoire est connue, puisque AT s'est conformée aux exigences de l'Autorité de régulation et a retiré sur-le-champ son offre du marché. «Nous avons considéré que cette offre était illégale et déloyale», estime le président du Conseil de l'Arpt. «D'autant plus que Lacom venait tout juste de s'installer en Algérie, et qu'un long chemin restait à faire pour qu'elle représente un concurrent potentiel à Algérie Télécom», a ajouté M.Belfodil. «L'Autorité de régulation a estimé qu'il est de son devoir de sévir et d'assumer ainsi son rôle d'arbitre mais aussi de contrôleur et d'observateur dans le domaine des télécommunications en Algérie. D'ailleurs, c'est la raison même de la création de cet organisme qui est, en outre, appelé à instaurer une concurrence loyale entre les différents opérateurs activant dans le domaine des télécoms», précise-t-il. Revenant sur la fin du litige opposant les deux protagonistes, l'invité de L'Expression a indiqué qu'à la dernière séance des pourparlers entre Lacom et AT, «ils sont arrivés à un terrain d'entente et ont réussi à régler le problème à l'amiable». Toutefois, Lacom reste miné par une crise, selon toute évidence, inextricable, ce qui n'a pas empêché un groupe jordano-saoudien de se présenter pour un éventuel rachat. Il convient de rappeler dans cette optique les récents propos du ministre des Postes et des Technologies de l'information et de la communication, M.Boudjemaâ Haïchour, qui, lors de son passage au forum hebdomadaire de l'ENTV, a indiqué: «Nous allons recevoir, la semaine prochaine, le ministre égyptien des Technologies, qui sera accompagné d'une importante délégation composée d'experts dans le domaine des télécoms. A cette occasion, on abordera la question de Lacom. La reprise de Lacom obéit à quelques conditions. Si la proposition dudit groupe répond au cahier des charges, aucun problème ne sera posé.» Maintenant que les dés sont jetés, quelle est la position de l'Autorité de régulation des postes et télécommunications? Quel sera, au juste, son rôle et son intervention dans ce cas précis? Pour le président du Conseil de l'Arpt, les choses ne sont pas aussi compliquées. «La question sera tranchée après que les négociations auront atteint un stade avancé. Nous allons, alors, nous pencher sur la question pour savoir si le groupe repreneur de Lacom se soumet aux conditions exigées par notre organisme. C'est à ce moment précis que nous interviendrons, en effet», précise M.Mohamed Belfodil.