Son tempérament impulsif ne date pas d'aujourd'hui. «Nous irons vers une série de grèves jusqu'à satisfaction des revendications socioprofessionnelles contenues dans le protocole d'accord.» C'est en ces termes que s'est exprimé à l'occasion d'un point de presse organisé hier, M.Badaoui, SG du syndicat. Le syndicaliste a confirmé le large suivi et infirmé «les contrevérités annoncées précédemment par le représentant de la DG». Un conseil national du syndicat se tiendra le 16 avril prochain et «avalisera la série de grèves». Le SG s'en est pris violemment à Sid-Ali Lebib et évoque «une évolution négative de l'institution et le comportement abusif du DG quant à l'installation ou l'éviction de personnes et ce, sans répondre à des critères objectifs et transparents». Il faut dire que le comportement du DG des Douanes a de quoi susciter la révolte des cadres de l'institution lesquels «se voient parfois obligés de supporter des agressions physiques» relève M.Badaoui. Le tempérament impulsif de Lebib ne date pas d'aujourd'hui. Il a été à plusieurs reprises évoqué par des cadres du ministère de la Jeunesse et des Sports et même par les membres du gouvernement et les responsables des différentes fédérations sportives qui ont eu à subir ses accès de colère. M.Berkani, directeur des ressources humaines, en remplacement de M.Lebib, a animé au sein de la même enceinte et au même moment un point de presse. Le représentant de Lebib a avancé, quant à lui, des chiffres peu convaincants pour expliquer à sa façon le peu de suivi de la grève. Le moins que l'on puisse dire est qu'une véritable guerre est déclarée entre le syndicat et la direction générale qui présage un conflit autrement plus dur. Ce débrayage est venu se greffer sur l' affaire de suspension de plusieurs cadres à Oran, intervenue il y a quelques jours, et différemment appréciée par les deux parties en conflit. La DG affirme de son côté que «les personnes ont menacé leurs supérieurs et sont fautives». Le SG du syndicat a parlé «d'intimidations, de provocations de la part de la direction générale». Dans la guerre des chiffres que se livrent la direction et le syndicat, le Centre national d'informatique et de statistique (Cnis) a été au centre d'un bras de fer par déclarations interposées. Il faut préciser que c'est au niveau de ce centre que les chiffres du taux de suivi sont appréciés. La DG a déclaré, dans ce sens, que «celui-ci est le principal concerné par les revendications et pourtant, il a fonctionné normalement pendant les deux jours de grève». Les syndicalistes rejettent totalement les affirmations de Lebib en révélant que «le directeur, M.Houri, avait menacé les grévistes de mutation et de licenciement s'ils ne reprenaient pas le travail». Intimidations, insultes et menaces ont été évoquées par les deux parties, à savoir la Direction générale et le syndicat des douaniers qui ont déclaré que «malgré les revendications non satisfaites, un service minimum a été assuré pour les denrées périssables durant les deux jours de grève». Il en ressort que le conflit, au vu des déclaration incendiaires, devra prendre du temps pour trouver son épilogue. En tout état de cause, les observateurs estiment que le mouvement de ces deux derniers jours constitue la goutte qui a fait déborder le vase. Le bilan d'activité de Lebib à la tête de l'institution risque d'être le prochain sujet de débat dans les hautes sphères du pouvoir.