Hier, les ports et les aéroports ainsi que les administrations de la douane ont répondu tous à l'avis d'appel. La journée de protestation à laquelle a appelé le Syndicat national des douanes (SND) a pris la forme d'une grève nationale. Hier, les ports et les aéroports ainsi que les administrations de la douane ont répondu tous à l'avis d'appel de «protestation», lancé le 4 février dernier, à l'issue des travaux du conseil de la SND et ce, afin de «dénoncer les blocages créés par la direction générale de la Fonction publique sur tous les dossiers autour desquels un accord a été conclu entre le syndicat national et l'administration des douanes». Dans une conférence de presse organisée au niveau de la direction générale des douanes, M.Badaoui, SG dudit syndicat, s'est montré satisfait quant à la mobilisation des travailleurs du secteur. Le taux de suivi est estimé, selon ses chiffres, à 92%. «Toutes les activités de la douane ont été paralysées. Nous avons tenu tout de même à assurer un service minimum». Exception a été faite pour les hadji et les produits dangereux au niveau des ports. Par ailleurs, les ports d'exportation du gaz et du pétrole n'ont pas été épargnés par ce mouvement. «Si les autorités concernées avaient fait la part des choses, elles auraient su que l'incidence financière due à la réponse positive à notre mouvement ne vaut rien par rapport aux pertes engendrées par une journée de protestation au niveau de la douane», réplique-t-il. Le conférencier a tenu, néanmoins, à stigmatiser la position de certains responsables au niveau des administrations de la douane à Annaba et à Oran qui «ont exigé aux agents d'élargir le service minimum au profit de tous les voyageurs». «S'ils considèrent que nous avons été en infraction avec la loi, ils n'ont qu'à nous ester en justice.» Théoriquement, le Syndicat national des douanes n'a pas respecté les procédures réglementaires régissant l'organisation de la grève, dans la mesure où il n'a, à aucun moment, lancé un préavis de grève. Comment expliquer cette situation? Quels sont les motifs de ce changement de dernière minute? M.Badaoui persiste et signe: «Il s'agit bel et bien d'un mouvement de protestation qui prélude de l'organisation d'une grève nationale de deux jours.» Un membre du bureau syndical a été, quant à lui, plus clair en répondant à notre question. Pour notre interlocuteur, le syndicat était conscient dès les départ des obstacles administratifs qu'allait générer l'annonce d'un préavis de grève. «La responsabilité incombe en premier lieu au directeur de la Fonction publique ainsi qu'au premier responsable de la douane.» Avant d'ajouter: «Nous avons des responsables irresponsables.» «Irresponsables», parce qu'ils n'ont pas respecté le protocole d'accord signé le 4 février 2001 entre la direction de la douane et le syndicat. «M.Lebib et le directeur de la Fonction publique se renvoient la balle», explique-t-il. Parmi les revendications du syndicat, on retiendra principalement la mise en compétition des postes de responsabilité, l'augmentation des salaires, le déblocage de 450 postes budgétaires existant sur le plan de gestion 2002, l'intégration de l'ensemble du corps commun, alors que «la direction de la Fonction publique a cru utile, pour de raisons qui demeurent obscures, d'empêcher l'intégration des ingénieurs en laboratoire, les documentalistes et archivistes.» Le problème persiste même pour les agents intégrés, face au refus du contrôleur financier de signer la décision émanant pourtant de l'administration. M.Badoui a stigmatisé le gouvernement Benflis, qui, selon lui, «n'a rien fait pour éviter à l'économie nationale une journée de protestation». Par ailleurs, il a tenu a exprimé «(sa) solidarité agissante, concrète et résolue avec toutes les analyses et prises de position de l'Ugta tant sur le plan économique, social que politique». Notons enfin que M.Lebib a salué, lors de son passage mardi à l'émission Dialogue avec la société diffusée sur l'Entv, la «sagesse du syndicat en excluant le mouvement de grève».