Le chef du gouvernement a livré, hier, quelques détails sur le contenu de la nouvelle Constitution. Le changement du contenu de la nouvelle Constitution ne sera pas radical selon le chef du gouvernement. Aussi, a-t-il livré quelques secrets hier, à propos de la nouvelle mouture qui sera annoncée par le chef de l'Etat, dans les prochaines semaines. L'Islam, le nom officiel de la République et le Sénat en sont les constantes qui resteront inchangées. «Tout ce qui touche à l'identité de la nation ne changera pas», a déclaré d'emblée le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem qui s'exprimait en marge de la cérémonie de clôture de la session d'automne du Sénat. «La révision de la Constitution ne touchera pas les fondements de la République», a-t-il dit sans équivoque. Plus explicite, il dira: «Les constantes de la personnalité algérienne, comme l'article 2 énonçant que l'Islam est la religion de l'Etat, ne sont pas concernées par ces amendements.» Le secrétaire général du parti du FLN, qui a participé à la conception de la nouvelle mouture, était très sûr de ses propos. Sans hésitation aucune, il a ainsi confirmé, que «l'Islam restera la religion de l'Etat». M.Belkhadem a donné un autre détail sur des dispositions qui ne seront pas amendées. Elles concernent la première chambre du Parlement. Le chef du gouvernement a assuré quant au maintien de la chambre haute: «Le Conseil de la nation, faisant désormais partie des traditions politiques et institutionnelles du pays, sera maintenu même après la révision de la Constitution», a-t-il précisé. Au sujet de la dénomination de la République, M.Belkhadem a confié qu'elle ne changera pas. Elle sera donc toujours: «République Algérienne Démocratique et Populaire». Des personnalités de haut rang ont rapporté que la dénomination de la République allait changer. Concernant les dispositions nouvelles, le chef du gouvernement n'a soufflé mot sur les textes qui seront modifiés. Une chose est sûre, l'amendement de l'article 74 portant sur le nombre de mandats est considéré comme affaire classée. Hormis cet article, rien n'est encore clair. Alors que certains parlent de la création du poste de Premier ministre, d'autres évoquent la création d'un poste de vice-président. Cela voudrait dire que l'on veut aller vers l'instauration d'un régime présidentiel. De telles questions restent jusqu'à présent sans réponse. Par ailleurs, et au sujet de la révision de la Constitution, le chef du gouvernement a souhaité avoir «bientôt» une réponse du président de la République. A la question de savoir si la révision interviendrait dans le courant du mois de février, M.Belkhadem s'est montré optimiste: «Nous espérons que la réponse à la demande de la révision de la Constitution, de la part du président de la République, interviendra bientôt», a-t-il affirmé. Même si aucune date n'est encore avancée, il n'en demeure pas moins que cette réponse est vivement attendue pour le mois de février. L'adhésion du parti de Ouyahia à la démarche de Belkhadem et les appels de la société civile sont des éléments de taille qui annoncent le rendez-vous pour bientôt. S'ajoute à cela l'installation de la commission Bedjaoui, chargée de la conception de la nouvelle mouture de la Constitution. Pour le moment, il reste à connaître l'option pour laquelle penchera le président: voie référendaire ou parlementaire? M.Belkhadem a expliqué, hier, que cela dépendra de la nature des textes. «Dans le cas où le Président décide de procéder à des amendements touchant les équilibres entre les institutions, cela exigerait un référendum», a-t-il expliqué. Et de renchérir: «Si les amendements ne touchent pas ces équilibres, c'est au Président de décider s'il faut aller vers un référendum ou se contenter de (consulter) le Parlement.» Concernant le remaniement du gouvernement, annoncé depuis longtemps, M.Belkhadem a précisé qu'«il s'agit là des attributions du président de la République qui peut modifier le gouvernement au moment qu'il juge opportun». Sur le chapitre social, le chef du gouvernement a affirmé que «plusieurs mesures» sont prévues par le gouvernement pour sauvegarder le pouvoir d'achat. Une subvention des prix de l'huile et des légumes secs n'est pas à écarter dans ce cas de figure.