C'est le dénouement de la crise à l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou qui était, des semaines durant, en proie à un grand mouvement de protestation. L'annonce du départ de la directrice des oeuvres universitaires de Hasnaoua par les membres de la coordination locale des étudiants, au cours d'un rassemblement tenu devant la bibliothèque centrale, a suscité des scènes de joie auprès de la communauté estudiantine. «Le recteur vient de confirmer le départ de la directrice des oeuvres universitaires de Hasnaoua. Donc, on doit libérer le rectorat pour permettre l'installation des deux nouveaux DOU», a déclaré un intervenant qui estime, par ailleurs, que la communauté estudiantine a gagné la bataille mais pas la guerre. Dans ce sens, il soutiendra que les revendications des étudiants ne se limitent aucunement à ce point. «Nous exigeons aussi un plan d'urgence sociopédagogique pour notre université» a-t-il clamé tout en précisant qu'il faut désormais, «retrousser les manches afin d'aller dans le sens de redonner à notre université son lustre d'antan.». Cela étant, la colère des étudiants semble s'apaiser, notamment avec la satisfaction de l'une de leurs revendications essentielles, celle de «dégommer» la DOU de Hasnaoua. C'est un parcours laborieux, empreint d'une grande mobilisation qu'ont effectué les étudiants de Tizi Ouzou afin d'arracher cette doléance. Il faut rappeler, de ce fait, la marche grandiose du 11 novembre dernier où pas moins de 35.000 étudiants avaient battu le pavé dans les différentes artères de la capitale du Djurdjura, à l'occasion d'une marche vers la wilaya, sans parler des autres actions, à l'image du saccage des locaux de la DOU aussi bien à Hasnaoua qu'a Bastos. Les étudiants ont, maintes fois, dans leur furie, procédé au blocage de la voie publique, histoire de maintenir la pression sur les responsables à tous les niveaux. Les étudiants sont même arrivés à radicaliser leur action avec, notamment, le débrayage illimité qui a pris effet le 19 janvier dernier. Jusqu'à hier, toutes les facultés étaient paralysées par ce mouvement de grève qui ne sera, précisent les membres des comités autonomes, levé qu'après décision de la coordination locale qui se réunira probablement en fin de semaine en cours. A l'issue de cette rencontre, les représentants des étudiants annonceront la suite à donner à leur mouvement. Aussi, pour aujourd'hui, mardi, les étudiants prévoient de se déplacer à Alger pour tenir un sit-in devant le siège du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Hier, une délégation devait prendre attache avec le wali en vue, dit-on, d'arracher une audience auprès le ministre. Par ailleurs, arrêté pour corruption, vendredi dernier, et placé en garde a vue, le directeur des oeuvres universitaires centre de Tizi Ouzou devait comparaître hier devant le juge d'instruction. Enfin, pour ce qui est de l'affaire des étudiants traduits en justice par la Douh après le saccage de son siège et dont quatre pour offense au président de la République, celle-ci a été examinée mardi écoulé, par le tribunal de Tizi Ouzou. Le verdict sera connu aujourd'hui. Des fonctionnaires et deux anciens directeurs des cités universitaires ont été, eux également, poursuivis en justice avant de bénéficier d'un acquittement.