Le chef du parti FNA, Moussa Touati, n'a pas été tendre avec les «corrompus» tout en jugeant que «le système mis en place favorise la corruption». Cette déclaration traduit sans doute des signes qui attestent d'un «pourrissement» tous azimuts. Plus explicite, l'invité de L'Expression illustre cette «réalité» par le gel des activités de la Cour des comptes et du Conseil national de lutte contre la corruption. Une mise en quarantaine qui, selon M.Touati, veut tout dire... Comme tout Algérien, Moussa Touati s'interroge sur le pourquoi du «gel des activités de la Cour des comptes» depuis plus de 15 ans. Un gel qui ne s'explique pas, alors que l'Algérie adhère à la Convention internationale de lutte contre la corruption. 150 milliards de dollars se trouvent dans les banques étrangères et ne profitent pas au développement du pays. Soutenant que la corruption est une préoccupation constante pour son parti, le leader de la troisième force politique du pays affirme que son «groupe parlementaire» compte élaborer un projet de loi pour la lutte contre la corruption. Pourtant, faut-il le souligner, l'Algérie a promulgué, en février 2006, une loi de prévention et de lutte contre la corruption, et compte s'investir dans le combat contre la criminalité et le blanchiment d'argent. Mais, sur le terrain, on ne voit rien changer! Par ailleurs, plusieurs militants de son parti ont été remerciés parce que, dit-il à demi-mot, ils sont «corrompus». Dans le même ordre d'idées, l'invité de la rubrique «à Coeur ouvert», explique que la corruption gangrène plusieurs secteurs, y compris la justice, sans laquelle, rien ne marche. Pour cela, le FNA jure par tous les saints qu'il va s'investir dans le combat contre la corruption; combat qui sera désormais son cheval de bataille. Moussa Touati a estimé que le fonctionnement optimal de tous les segments structurant l'Etat est tributaire de l'élimination progressive de la corruption et de ce fait, se doit d'encourager la transparence. Dans cette perspective, d'aucuns s'interrogent quant à la politique qu'adoptera le FNA dans les prochaines échéances électorales. Quelle solution envisage-t-il pour assainir l'administration corrompue? Et quel remède apportera le FNA pour freiner ce phénomène? Force est de constater que la corruption qui gangrène presque tous les secteurs d'activité, constitue la pierre d'achoppement qui handicape l'épanouissement de l'économie nationale. Sujet tabou pour certains, question épineuse pour d'autres, la corruption et le pourrissement qui en résulte, se présentent souvent comme un repoussoir devant les investisseurs étrangers. Malgré les engagements du gouvernement algérien à lutter contre ce fléau, les investisseurs étrangers boudent toujours l'Algérie au vu d'un système bancaire «archaïque» et les difficultés d'accès au foncier. Dysfonctionnements qui marginalisent et pénalisent dans le même temps l'économie et le développement du pays.