Le parti tiendra son conseil national le 14 février prochain pour débattre, surtout, des décisions politiques qu'il prendra. Doucement mais sûrement. Interrogé sur la participation du FNA au gouvernement, dans le cas où le remaniement aurait lieu, Moussa Touati préfère jouer la carte de la prudence. Après beaucoup d'hésitation, l'invité de L'Expression n'a pas voulu se précipiter. Il atteste, d'abord, qu'il n'a reçu aucune invitation dans ce sens. Et de répondre à demi-mot: «Au FNA, nous ne sommes pas pressés.» Encore là, il ne s'agit pas d'une décision finale. Il précise, encore, que cette question sera tranchée lors du prochain conseil national du parti prévu pour le 14 février prochain. Une manière de dire qu'il faut impliquer le parti dans la prise de décision politique. «Toutes les questions politiques liées à l'avenir du parti seront tranchées par les membres du conseil national lors de sa prochaine réunion». Et de redévelopper sa première vision. «Nous sommes appelés à étudier minutieusement nos démarches politiques. Il faut, d'abord, examiner quelles seront les conséquences de notre participation au gouvernement sur les perspectives du parti. Nous jugerons, notamment, si les portefeuilles ministériels permettront au parti d'appliquer son programme», explique-t-il. Et de s'interroger: «Qu'allons-nous réaliser dans le cas où nous rentrions au Palais du gouvernement?» C'est dans cette optique qu'il réitère que son parti a tout «le temps pour prendre une décision qui réponde à nos objectifs politiques». Et de poursuivre: «Le FNA récolte le fruit d'un arbre qu'il a cultivé des années durant. Maintenant, la pomme est tombée de son arbre. Elle est entre nos mains. Nous préférons la conserver et la laisser mûrir pour la savourer.» Le FNA se trouve en position de force. Il a son mot à dire au sein de la chambre basse du Parlement. Le parti de Moussa Touati compte 24 députés. 15 sont des candidats, «purs», du parti. Les 9 autres sont des «transfuges» des autres listes, notamment les Indépendants. D'après Moussa Touati, sa formation n'a pas encore tranché sur le sort de 7 autres députés ayant manifesté leur souhait de rejoindre le groupe parlementaire du FNA. «7 candidats sont encore en instance», dévoile-t-il. Dans ce cas, le FNA peut atteindre le seuil de trente députés «facilement». Moussa Touati estime qu'il possède tous les atouts pour faire de la surenchère politique. En outre, le président du FNA n'a pas manqué de lancer des flèches à l'encontre du gouvernement. Les actions de l'actuel Exécutif restent, aux yeux de l'invité, maigres. Au passage, il cite la situation que traverse le département de l'éducation, les scandales financiers, le pouvoir d'achat, les mouvements de protestation signalés à travers le pays et les mouvements de grève de la Fonction publique. Ce sont autant de raisons qui ont poussé le chef du FNA à prendre tout son temps pour une décision finale quant à sa participation au gouvernement. Certes, la pomme est entre les mains du FNA, mais avec le temps, elle risque d'être avariée. Et comme le Père Noël ne passe que rarement, l'attente pourrait s'avérer très longue...