Depuis le report de son procès, en novembre dernier, aucune information n'a filtré sur l'ex-émir du Gspc. Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, ne souffle mot sur l'ex-émir du Gspc, Hassan Hattab. Interpellé à plusieurs reprises sur le sujet, il avance toujours les mêmes propos: «Vous avez la réponse du ministre de l'Intérieur», a-t-il indiqué à deux reprises, lors des travaux du Sénat. La même question a été posée au ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, lors de la séance de questions orales tenue quelques jours avant, à l'APN. «Vous voyez avec le ministre de la Justice», a répondu, pour sa part, M.Zerhouni renvoyant l'encombrant dossier à son collègue de la Justice, théoriquement en charge de l'affaire. Le dossier Hattab reste confidentiel. Depuis le report de son procès, au début du mois de novembre dernier, aucune information n'a été fournie sur le sort de l'ex-émir du Gspc. Dans une déclaration du 10 novembre dernier, le ministre de l'Intérieur a affirmé que le dossier n'avait pas encore été remis au ministère de la Justice. «Nous en sommes encore au stade de l'enquête préliminaire au niveau des services de sécurité», avait-il précisé. M.Zerhouni avait également expliqué que l'ancien dirigeant du Gspc est impliqué dans un certain nombre d'affaires terroristes. Hattab n'est pas en fuite, a tenu à préciser M.Zerhouni, confirmant ses déclarations antérieures, selon lesquelles l'ex-émir du Gspc s'était rendu aux autorités, et ajoutant qu'il sera transféré au ministère de la Justice «au moment opportun». Or, plus de deux mois après ces déclarations, aucune information n'a été donnée sur le cas de l'ancien chef du Gspc. Hattab s'est rendu aux services de sécurités le 22 septembre dernier. Son procès, prévu le 4 novembre 2007, a été reporté sine die. Malgré les clarifications du ministre de l'Intérieur, ce dossier renferme beaucoup de zones d'ombre. S'exprimant sur ce report, le président de la cour d'Alger affirme qu'il est dicté par «la nécessité de compléter les procédures d'instruction concernant les accusés en fuite». La défense, quant à elle, composée de Maîtres Mustapha Bouchachi, récemment élu à la tête de la Laddh, Khiari Tahar et Aïssani, a exigé la présence de Hassan Hattab, alias Abou Hamza. Les chefs d'inculpation retenus contre lui sont la création et l'appartenance à une organisation terroriste, détention d'armes à feu, vol avec arme à feu, assassinat avec préméditation et utilisation d'explosifs dans les lieux publics. Ces deux derniers chefs d'inculpation excluent, de fait, l'inculpé des dispositions de la Charte pour la paix et la réconciliation. Hattab bénéficiera-t-il des dispositions de la Charte? Les avis divergent sur la question. Se référant aux textes de la Charte, notamment ses articles 2 et 4, Me Benbraham déclare que, du point de vue purement juridique, «Hattab doit bénéficier des dispositions de la réconciliation nationale». Etayant sa position, l'avocat estime que «tant qu'on n'a pas de preuve irréfutable sur son implication directe, Hattab ne doit pas être condamné».