Selon des hommes de loi, Hattab devrait être en prison actuellement. L'ex-émir, fondateur du Gspc, Hassan Hattab, n'est-il pas en prison? Un responsable de l'administration pénitentiaire ayant requis l'anonymat, a affirmé ignorer le nom de la prison dans laquelle est incarcéré, actuellement, Hattab. Interrogé par L'Expression, hier, en marge de la journée d'information organisée à la cour d'Alger, le même responsable a dit qu'il ne détient aucune information sur ce sujet. «Je n'ai aucune information sur le lieu de détention de Hattab», a-t-il soutenu. En d'autres termes, le sort de Hattab demeure énigmatique et son incarcération suscite autant d'interrogations que sa reddition. Aussi, le fondateur du Gspc sera jugé au début de l'année 2008. Il y a quelques semaines, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni, a officiellement confirmé que l'ex-émir du Gspc s'est repenti. Hattab s'est rendu aux autorités le 22 septembre dernier. Quinze jours après, le ministre de l'Intérieur a confirmé, à partir de Paris, l'information. Le ministre de la Justice et garde des Sceaux, M.Tayeb Belaïz, qui était présent à la manifestation d'hier, n'a soufflé mot. La presse a été même interdite de l'approcher. L'Expression a tenté de l'interpeller sur ce sujet, en vain. «Pas de questions, s'il vous plaît», nous répond son chef de protocole. Du côté des hommes de loi, Hattab devrait être en prison. «Du moment que la personne s'est rendue et son procès est programmé au niveau de la justice, son incarcération est obligatoire», nous a déclaré un avocat près la cour d'Alger, rencontré sur les lieux. «Nul n'est au-dessus de la loi», ajoute-t-il pour mieux éclaircer ses propos. Il faut reconnaître que le report du procès de Hattab programmé pour dimanche dernier à la cour d'Alger, a laissé tout le monde sur sa faim. Ce procès tant attendu a été renvoyé au début 2008 par le tribunal criminel d'Alger. Le président du tribunal a expliqué cette décision par la «nécessité de compléter les procédures d'instruction concernant les accusés en fuite». Hassan Hattab qui devait être jugé, en compagnie de six coaccusés, n'était pas présent hier à l'audience. D'ailleurs, sur les six coaccusés, deux seulement se trouvaient au prétoire. Les quatre autres, en fuite, seront jugés par contumace en Algérie. Pour les avocats de la défense qui avaient réclamé la présence de l'ex-émir du Gspc à l'audience, le président du tribunal a indiqué que «le tribunal ne disposait dans le dossier en sa possession d'aucun document attestant que l'accusé est entre les mains de la justice». Pour le tribunal, a-t-il expliqué, Hassan Hattab est «considéré comme étant toujours en fuite». Le fondateur du groupe salafiste doit être jugé notamment pour «création et appartenance à une organisation terroriste, assassinat avec préméditation et utilisation d'explosifs dans des lieux publics». Au total, 33 peines ont été déjà prononcées par les différents tribunaux à l'encontre du fondateur du Gspc. Hassan Hattab avait déjà été condamné, entre autres, en juin, par défaut, à la perpétuité par le tribunal criminel de Tizi Ouzou pour «constitution d'un groupe terroriste armé». Il avait été également condamné à mort par défaut par le tribunal criminel de Batna.