Ce succès est peut-être celui qui permettra aux Anasris de se maintenir en D1. Depuis le début de saison, c'est probablement la défaite la plus amère qu'ont goûtée, ce jeudi, chez eux, les supporteurs du CABBA face à l'équipe de l'OMR, dirigée par l'ex-entraîneur des Criquets, Mustapha Biskri. On savait que ça allait être un match entre deux équipes qui accumulent les bons résultats depuis le début de la phase retour et qui luttent toutes les deux pour leur maintien. Le CABBA a échoué dans sa tentative de remporter la victoire, alors que Boudjellid et ses coéquipiers pouvaient facilement accrocher les Olympiens d'Alger. Le CABBA est, aujourd'hui, bien relégable. L'entraîneur de ce club, Nasreddine Drid, qui était sur la bonne voie, se retrouve, aujourd'hui, dans la même position qu'à son arrivée à Bordj Bou Arréridj. Bien que l'avant-centre bordjien, Boudjelid, ait donné à la 28' l'espoir aux Criquets en ouvrant la marque, les Olympiens ont su dominer le jeu en seconde période pour renverser la vapeur et obtenir la victoire, grâce à une volonté de vaincre conjuguée à une application stricte des consignes de l'entraîneur. Des consignes basées sur le harcèlement constant de la défense bordjienne par des contres meurtriers, dont celui de la 48' par Chakir et celui de la 60' par Doumbia, ont porté leurs fruits. Ne dit-on pas que si la première mi-temps appartient aux joueurs, la seconde est celle des consignes de l'entraîneur? De plus, ne faut-il pas parfois écouter les supporteurs? Ou les croire? Le CABBA «serait devenu une affaire de dinars», ont-ils clamé, à la fin du match, accusant joueurs et entraîneur. Loin de toute interprétation des propos de ces supporteurs, dus, surtout, au sentiment d'amertume qui fait suite à la défaite face à une équipe tout juste moyenne, on peut affirmer que le match était facilement à la portée des Criquets. On se gardera, cependant, de toucher au mérite des joueurs de Mustapha Biskri, qui ont, tout simplement, joué leur chance à fond. Faut-il, alors, croire que l'entraîneur du CABBA est responsable de ce résultat, lourd de conséquences pour son équipe? Comment une équipe, qui a obtenu deux nuls successifs face à deux coriaces équipes comme celles de Annaba et Béjaïa, peut-elle mordre la poussière, chez elle, sans réagir? Une chose est sûre, le fossé vient de se creuser un peu plus entre Drid et son président, Hamid Aïdel. Même si ce dernier, contacté par nos soins, à la fin du match, a tenu à nous dire qu'«il n'y a aucun problème avec l'entraîneur Drid ou avec les joueurs». Par ailleurs, il a confirmé que «les joueurs ont touché la moitié de toutes les primes. J'ajoute qu'avant le match, ils ont reçu la visite des autorités et ont eu l'assurance de percevoir leur dû ce dimanche». Pour le président du CABBA, «la défaite contre l'OMR est un incident de parcours». Ce que réfutent totalement les supporteurs, qui nous l'ont dit après le match. Si Nasreddine Drid n'a pas voulu se prononcer, ce n'était pas le cas de Mustapha Biskri, qui connaît bien la maison. «Le CABBA ne mérite pas cette situation. J'aurais aimé gagner ce match dans d'autres circonstances, c'est-à-dire loin de la crise actuelle de l'équipe bordjienne. Les supporteurs bordjiens sont à féliciter. Ils méritent mieux», nous a-t-il déclaré. On peut, aujourd'hui, affirmer qu'il y a le feu dans la maison du CABBA et l'entraîneur a une part de responsabilité, estime-t-on, dans la capitale des Bibans. Le CABBA a, également, joué ce match sans conviction de le gagner, un comportement des joueurs rappelant étrangement celui adopté lorsque le Portugais, Joachim Texeira, en était l'entraîneur. Quelque chose d'étrange se déroule au sein du CABBA. Il serait temps d'y remédier.