Les hôpitaux, les établissements et instituts universitaires, les établissements scolaires et certaines administrations sont menacés. La Coordination nationale des syndicats autonomes de la Fonction publique durcit le ton. Une grève générale de trois jours sera observée durant les journées des 24, 25 et 26 février en cours. La coordination, qui compte à son actif 12 syndicats représentant les travailleurs de différents secteurs de la Fonction publique, ne compte pas s'arrêter à cette seule action. «Si les pouvoirs publics ne répondent pas à nos revendications, nous serons, dans ce cas-là, dans l'obligation de donner à notre mouvement un peu plus d'envergure et beaucoup plus de poids», a averti le porte-parole de la Coordination nationale des syndicats autonomes de la Fonction publique, Meziane Meriane. Intervenant hier, lors d'une conférence de presse animée à Alger, M.Meriane n'a pas mâché ses mots: «Nous n'écartons pas l'option d'aller vers une grève illimitée.» L'option est, en effet, d'autant plus dangereuse que son application aura des répercussions fatales sur le fonctionnement de plusieurs secteurs de la Fonction publique. Les hôpitaux, les établissements et instituts universitaires, les établissements scolaires et certaines administrations sont autant de secteurs qui seront paralysés au terme de cette grève illimitée brandie par ladite coordination, composée principalement de 12 mouvements syndicaux, à savoir le Snpsp, le Snpssp, le Snpdsm, le Snmasm, le Cnes, le Snapest, le Snvfap, le Snaps, le Satef, le Snre, l'Unpef et le Snapap. «Nous demandons la satisfaction entière de nos revendications, à savoir la révision de la grille des salaires.» Une grille des salaires, faut-il le rappeler, qui a été rejetée par l'ensemble des travailleurs de la Fonction publique, jugeant qu'elle ne répond nullement à leurs attentes, notamment avec la chute du pouvoir d'achat des Algériens. Et quelle a été la réponse des pouvoirs publics? «Les autorités continuent à nous tourner le dos», regrette Malek Rahmani, coordinateur national du Conseil national de l'enseignement supérieur (Cnes). «Nous avons remis aux services du chef du gouvernement une lettre expliquant nos revendications, le 16 septembre 2007, et à laquelle, à ce jour, aucune suite n'a été donnée. Même la missive que nous avons adressée au Président de la République est restée lettre morte», a ajouté le porte-parole du Cnes, dont le syndicat fait partie de la Coordination nationale des syndicats autonomes. Malek Rahmani n'a, en outre, pas manqué l'occasion pour dénoncer les agissements de la Centrale syndicale «qui fait des pieds et des mains pour casser les efforts fournis par les syndicats autonomes et s'approprier les luttes qu'ils ont menées». Le représentant du Cnes a, en sus, dénoncé le fait que «l'Ugta veut faire cavalier seul, et être le seul syndicat représentatif sur le terrain, alors que sur le terrain, rien de cela n'est perceptible. La preuve, la grille des salaires confectionnée par le gouvernement et avalisée par la Centrale syndicale ne répond aucunement aux attentes des travailleurs de la Fonction publique». S'agissant de l'Intersyndicale, qui a annoncé son mouvement de débrayage pour les 10, 11 et 12 février en cours, le porte-parole de la Coordination nationale des syndicats autonomes, M.Meriane, a indiqué qu'«ils sont libres dans leur choix», tout en précisant que «les portes de la coordination restent ouvertes à tous les syndicats autonomes de la Fonction publique désirant rejoindre ses rangs».