Il est jeune et ambitieux, déteste la médiocrité et a la tête bien pleine...de projets dont un en particulier dans le domaine du cinéma qu'il espère développer ici... «La valeur n'attend point le nombre des années.» Il en est le parfait exemple. Farid DMS Debah n'aime pas faire les choses à moitié. Ce précoce né, le moins que l'on puisse dire, aime relever les défis. Ce touche-à-tout se familiarise d'abord avec le monde de la musique et, à l'âge de 14 ans, enregistre, avec son frère et sa soeur aînée, un premier 45 tours. A 20 ans, par le biais de sa nouvelle société de production de court métrage, il réalise son premier «vrai» film intitulé Venin mortel puis il en enchaîne d'autres. A 24 ans, il décide de se consacrer entièrement à sa passion qu'est le cinéma. D'autres courts métrages et, scénarios viendront couronner cette riche carrière et ainsi qu'autant de prix qui toucheront de près ou de loin à son parcours, et notamment à son génie et sa générosité de producteur, réalisateur et scénariste. Film d'animation, publicité, clips mais aussi production, réalisation et signature de préface pour une biographie de son ami Illaro Calvo, avec qui il prépare un documentaire de 90 minutes sur la mort du cinéaste italien Pier Paolo Pasolini, Farid DMS Debah n'a pas le temps de se reposer que le revoilà en train de plancher sur un nouveau projet. Apres avoir écrit et produit, en 2006 deux courts métrages de synthèse, intitulés Namoos, Duel sanglant, et Namoos, Partie de pêche, il développe actuellement, l'adaptation de ces deux films en série TV. En 2007, Farid DMS Debah décide d'étendre ses activités à l'international, et notamment aux USA. Il ouvre aussi en juin 2007, avec son frère Yacine, l'un des plus importants studios d'enregistrement au monde. Le studio DMS Debah Sound qui est équipé de la seule console Neve VX 60 de France (dernière version de la légendaire série V et seulement 12 dans le monde). Les deux frères ouvrent également le même mois, un label musical: DMS Debah Music. Farid DMS Debah travaille sur la production de son premier long métrage dont le tournage débutera dans les mois à venir et adapte en roman un de ses scénarii intitulé Nocent. On vous le dit, ce monsieur est un fin gourmet...du travail. Et de la vie aussi, un rien fonceur, un tantinet séducteur...Et c'est avec des yeux grands ouverts sur le monde que ce sémillant personnage à la fière allure d'un homme d'affaires averti, du haut de ses 31 ans, entend lancer «ce pôle cinématographique en Algérie» dont les détails sont se déroulés dans cet entretien. Même s'il évolue à l'étranger, c'est parce qu'il tient tout simplement à son pays, l'Algérie, qu'il se dit vouloir réaliser son nouveau projet ici. Ecoutons-le... L'Expression: On vous a connu il y a deux ans et demi à Alger. Vous étiez venu accompagner Takfarinas pour la sortie de son single Torero dont vous avez produit le clip. Vous revenez, aujourd'hui, au pays pour quelle raison? Peut-on connaître votre actualité? Farid DMS Debah: J'ai implanté l'un des studios les plus modernes en Bretagne, il y a de cela 6 mois. A l'origine, il devait être en Algérie, mais après différents déboires et lourdeurs administratives, j'ai décidé finalement de l'ouvrir en Bretagne. Mais la fibre patriotique jouant, je me suis dis qu'il fallait absolument que j'investisse dans mon pays, par tous les moyens. L'idée qui me travaillait depuis une dizaine d'années était d'ouvrir un complexe cinématographique ici en Algérie, c'est-à-dire où on aura la possibilité de produire un projet audiovisuel, du tournage, c'est-à-dire avec la création de hangars jusqu'au PAD (prêt à diffuser) avec toute la chaîne de montage (montage image, montage son, auditorium pour les films cinéma, les lieux de tournage...), afin de pouvoir accueillir des plateaux de tournage professionnels, pub, feuilleton, shooting de photo, clip, au lieu de partir à l'étranger pour pouvoir tourner. Le but est de sortir du bricolage et se professionnaliser vraiment dans ces métiers...J'ai fait quelques démarches depuis 15 jours que je suis ici en Algérie, j'ai eu un écho très positif de la part des responsables que j'ai pu rencontrer, et ce, au niveau des différents ministères...Des gens très dynamiques et enthousiastes par rapport au projet, qui sont conscients de l'importance d'un tel projet en Algérie. C'est très encourageant et cela me donne l'envie de persévérer dans cette envie de venir créer ce pôle du cinéma en Algérie. A qui s'adresse en premier lieu ce projet? Cela s'adresse vraiment à tous les professionnels de l'image. En premier lieu, je dirais que les clients ce ne sera pas forcément les Algériens, mais plutôt les réalisateurs et producteurs étrangers. Le fait de ramener des producteurs étrangers tourner en Algérie en leur offrant la possibilité de réaliser leur projet dans un lieu de tournage avec des professionnels, c'est cela l'objectif. Pourquoi Redley Scot par exemple, va tourner au Maroc? Pourquoi ne viendrait-il pas tourner en Algérie? L'appel aussi que je fais aux responsables du pays, si j'ai la chance d'être lu, je le redis, c'est que j'aimerais bien voir avec euxn s'il y a possibilité de créer, un lieu ou une cité du cinéma dédiée pour l'audiovisuel sur lequel il n y aurait pas seulement le complexe que j'ai envie d'ouvrir, c'est-à-dire des hangars, mais se grefferaient également toutes les autres entreprises etc, comme ce qui se fait un peu aux studios de la Plaine Saint-Denis en France. C'est-à-dire qu'il il y ait les hangars mais à côté, les maisons de production, des studios d'enregistrement, des agences etc., et tout serait greffé dans un seul lieu qui ferait à peu près 200 ou 300 hectares. C'est vraiment ça qui serait intéressant à développer si les politiques m'entendent, je serai désireux de faire ça avec eux et par là même développer le cinéma algérien. Car, selon moi, cela va créer vraiment un appel d'air culturel et au-delà touristique. Parce que la création d'un tel pôle va faire en sorte que le cinéma algérien et la production cinématographique algérienne rayonneront, non seulement sur le plan national, mais aussi au niveau du Bassin méditerranéen et même de toute l'Afrique. L'objectif est de concurrencer immédiatement le sud de Ouarzazate et pouvoir ouvrir cela à Alger ou ses environs... Ce serait aussi un moyen de capitaliser et de contenir nos énergies cinématographiques, notamment nos réalisateurs qui partent à l'étranger... Maintenir ces réalisateurs en Algérie c'est très simple. A l'heure actuelle, si on a envie de tourner un film en construisant un décor, on le fait où en Algérie? Il n'y a pas de lieu dédié à ça ou si j'ai envie de reconstituer la cabine du Titanic ou brûler cet endroit, je fais ça où? Dans un hangar voilà. Il y a aussi l'idée de proposer toute la chaîne de postproduction, des salles de montage d'image à vide, des sons de montage de son prutuls, des matériels dédiés aux salles de cinéma, également une équipe pour l'image de synthèse avec des stations compositing flame et inferno...Voilà, on va essayer de ramener ce matériel et de faire en sorte que cela puisse maintenir les productions ici en Algérie au lieu qu'elles aillent soit en France, en Espagne, et puis habituellement en Tunisie ou en Maroc pour sous-traiter leur travail. A quel taux estimez-vous ce projet faramineux et comment comptez-vous le réaliser concrètement? Pour l'instant, cela reste confidentiel, mais vous imaginez bien que si j'arrive à ouvrir un des studios les plus modernes de France en pleine période de récession musicale, ce ne serait pas un souci de trouver des financements pour ce genre de projets ici en Algérie. Mais, j'ai envie vraiment qu'il s'inscrive dans une logique globale de cité du cinéma, que ce ne soit pas juste un lieu ouvert par mes soins et qu'autour il n'y ait pas de sociétés de production qui puissent s'y greffer. On a toutes les possibilités et les capacités pour le faire, maintenait il faut un réel encouragement et puis une volonté politique derrière pour qu'on puisse concentrer toutes ces énergies sur un seul même lieu et en faire une cité du cinéma en Algérie. C'est cela mon ambition... Vous semblez en tout cas bien optimiste? Franchement, je le suis, sinon je ne serai pas ici en Algérie. Même par rapport aux gens que j'ai pu rencontrer. Ils sont très enthousiastes. Je me donne un an. Si je ne vois rien de concret, j'irai ailleurs. J'ai ouvert d'autres studios ailleurs, je peux le faire mais la fibre patriotique en prendrait réellement un coup, mais j'espère que l'appel que je viens de lancer sera entendu et que j'aurai des retours...Wait and see donc...?