Les travailleurs commencent sérieusement à «bouger», sous la houlette des syndicats autonomes. A la veille de la grève de trois jours, qui débute aujourd'hui, les syndicats autonomes, initiateurs du mouvement, ont animé une conférence de presse, au siège du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation, à Tizi Ouzou. Des responsables du Satef, dont M.Azzi Arab, secrétaire général, du Cnes tels MM.Abdelghani Khouas, coordinateur national, et Benyaou, membre du Cnes enseignant à l'Université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, ainsi qu'un représentant des travailleurs de l'université - les autres représentants des syndicats signataires de l'appel à la grève n'ayant pu assister - ont expliqué leur mouvement. Ainsi, en tant que partie invitante, M.Azzi du Satef devait ouvrir la conférence en affirmant: «Le Chef du gouvernement n'a pas daigné nous recevoir (les syndicats autonomes ndlr) notre demande d'audience, déposée le 5, est restée sans suite.» Et de s'écrier: «Les pouvoirs publics ont tout fait pour déterrer les structures locales de l'UGTA et semer, ainsi, la confusion devant les caméras.» Intervenant à son tour, le premier responsable du Cnes, M.Abdelghani Khouas, devait souligner que «les pouvoirs publics font tout pour perpétuer le statu quo en Algérie». Il affirme ainsi que «toute initiative des syndicats autonomes est empêchée» et que le pouvoir est allé jusqu'à «diaboliser les partis politiques»: «La conséquence de tout cela: c'est la rue!». Le coordinateur national du Cnes fait un clin d'oeil à l'UGTA en lui demandant de se joindre au mouvement: «C'est une occasion d'aller de l'avant ensemble! L'UGTA existe, nous aussi!». Revenant sur la création de la Casa (Confédération algérienne des syndicats autonomes), il dira: «Le pouvoir sera mis au pied du mur, la réglementation n'interdit pas ce genre d'organisations». A propos des événements de Kabylie, M.Khouas devait affirmer: «On ne peut pas rester en marge de ce qui se passe en Kabylie», avant de faire part du soutien des syndicalistes et pour la Kabylie et pour la Palestine. Par ailleurs, une déclaration-pétition signée par près de soixante enseignants de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, circule en Kabylie, où les universitaires exigent des pouvoirs publics: l'arrêt immédiat de la répression, de s et des provocations, contre les délégués du mouvement citoyen et de la population en général, l'arrêt des interpellations, des arrestations et des poursuites judiciaires et la libération immédiate de tous les détenus du mouvement. Pour l'Union des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef), un communiqué signé par le président du bureau de wilaya de Tizi Ouzou, rappelle le sit-in observé par les cadres syndicaux de l'Unpef, devant le siège du gouvernement, le 8 avril, où une plate-forme de revendications a été remise. Face à l'appel à la grève de 3 jours de la Casa, l'Unpef informe ses adhérents de la légitimité de la plate-forme de la Casa et leur laisse le soin de se solidariser, à titre individuel, avec ce mouvement de protestation.