La formation des étudiants universitaires dans les différentes branches et spécialités ne suffit plus pour assurer une insertion des jeunes diplômés dans la vie active. De même que cette orientation, qui tend à isoler le monde de la recherche de son environnement naturel, ne sert pas l'entreprise, qui demeure la première concernée par le recrutement de ces jeunes. Ce constat, qui pourtant marque un divorce entre le centre de formation et celui de l'application, continue de faire, en grand nombre, des victimes. On forme des jeunes, mais on ne leur assure aucun avenir. Il arrive souvent que des majors de promo chôment plusieurs années avant qu'ils ne trouvent un emploi correct. Le problème se pose avec acuité à Blida, l'un des grands pôles économiques du pays, qui abrite également l'une des plus grandes universités, avec plus de 40.000 étudiants. Face à ce dilemme, les industriels de la Mitidja, qui sont de plus en plus en concurrence par les produits de qualité et bon marché et qui utilisent des machines des plus perfectionnées, d'un côté, et les chercheurs et formateurs au sein du corps universitaire de l'autre, ont établi des contacts pour tenter de trouver un début de solution. «Le moment est venu pour mettre fin à ce divorce», nous affirmera un chef d'entreprise qui a ajouté: «Nous sommes prêts à investir dans ce créneau pour prendre en charge des jeunes en stage ou en formation pratique, pour peu qu'un cadre de travail adéquat soit mis en place.» Même son de cloche du côté des chercheurs, qui reconnaissent leur retard et qui veulent faire quelque chose pour assurer un changement qualitatif dans l'enseignement supérieur. «Nous n'avons pas d'au-tre choix, nous dit M.Rezig, enseignant, que de nous rapprocher des opérateurs économiques et des industriels pour, d'un côté, les aider à mieux s'informer des progrès technologiques et, de l'autre, permettre aux diplômés d'être immédiatement recrutés, une fois leurs études terminées.» Un premier pas a été fait dans ce sens par la signature, mercredi dernier, d'une convention entre le recteur de l'université et le président du Club des entrepreneurs et industriels, en présence du wali. Des conventions similaires ont été déjà conclues dans un cadre bilatéral. C'est un début, tout le monde y gagne, les jeunes en premier.