L'annonce faite par la Cnep-Banque apporte un début de solution à un type d'organisation sociale plus exigeant. Fini l'apport personnel de 20%. La Cnep-Banque a décidé de soulager les postulants à l'accès au logement. Un prêt de 100% leur est accordé. Les jeunes Algériens commencent à voir la vie en rose. C'est peut-être le bout du tunnel, avec cette première grande nouvelle de l'année 2008, dans le cas où elle se mettrait en pratique. Posséder son propre logement. Un rêve fou que tout Algérien aurait aimé qu'il se réalise. Peut-être plus que tout. Avoir sa propre maison, son propre appartement, relève de toute une symbolique qui trouve ses fondements dans le concept même de création de son propre foyer. Fonder son propre foyer. Se marier, en un seul mot. Tout simplement. Assurer sa descendance sinon son autonomie. Combien de célibataires ont, en effet, vu leurs projets compromis à cause de ce problème. Des unions, des mariages ont été rompus faute d'espace. Les familles algériennes ont de tout temps vécu groupées. Les problèmes d'ordre économique y sont pour quelque chose. Plusieurs salaires même s'ils ne sont pas très importants mais réunis, peuvent permettre de faire face aux contraintes quotidiennes. Mais voilà, face à une démographie galopante, surtout dans les années 80, où le taux avoisinait les 3,2%, ce qui équivalait à quelque 800.000 naissances par an, l'espace vital a commencé à se faire sérieusement sentir. Le problème du logement avait définitivement fini par se poser avec acuité, surtout dans les grandes villes. La population algérienne, qui était composée de quelque 9 millions d'âmes en 1962, juste après l'Indépendance, a plus que triplé aujourd'hui. Elle avoisine les 35 millions. Ce boom démographique extraordinaire était, cependant, déjà miné par un exode rural sans précédent. Le déséquilibre villes-campagnes s'est irrémédiablement installé. La capitale, Alger, est passée, selon les chiffres officiels, de 900.000 habitants avant l'Indépendance, à pratiquement 2 millions et demi, à l'heure actuelle. Tous les programmes initiés par les différents gouvernements dans le domaine de l'habitat n'ont pas réussi à soulager, un tant soit peu, cette crise dans laquelle se débat la famille algérienne. Le projet de construction d'un million de logements, initié par le chef de l'Etat et dont les délais de réalisation sont fixés à l'année 2009, s'est avéré un véritable défi. Il est, certes, acquis qu'une fois concrétisé, il apportera, sans conteste, une réelle bouffée d'oxygène à un secteur qui peine à répondre aux attentes des citoyens. La société algérienne, qui est en pleine mutation, subit à son tour les effets de la mondialisation. Elle est touchée de plein fouet. La famille traditionnelle élargie cède le pas à la famille nucléaire. L'individualisme supplante la vie en communauté. Les besoins doivent répondre aussi à d'autres exigences. La propriété privée en est l'exemple-type. L'annonce faite par la Cnep-Banque apporte un début de réponse à un type d'organisation spatiale plus adapté à la vie moderne.