Face à l'augmentation des prix de l'aliment de bétail, qui a atteint 3 750 DA le quintal, le prix du poulet a sensiblement grimpé pour atteindre la barre de 260 DA le kg. Les aviculteurs n'excluent pas une flambée des prix dans les prochains jours. « Le prix du kilo du poulet pourrait atteindre les 300 DA. » Aussi, selon M Zoubir Nacer, ingénieur agronome, la filière avicole est menacée : un nombre considérable d'éleveurs se verra contraint de mettre la clé sous le paillasson. Outre la hausse des prix de l'aliment de bétail, à l'origine de l'augmentation du prix du poulet, notre interlocuteur met en cause le manque de maîtrise des différentes techniques de l'élevage du poulet de chair et le non respect des normes de salubrité par un grand nombre d'aviculteurs. « Les hangars conçus pour l'élevage intensif du poulet de chair n'offrent pas les conditions nécessaires pour exercer cette activité et ne répondent pas aux normes conventionnelles. Aussi, certaine règles, tels que le passage de l'aliment du démarrage à celui de la croissance et les différentes vaccinations, ne sont pas respectées par les éleveurs ». Ces insuffisances se répercutent sur le poids du poulet à l'abattage. Le poids escompté, de plus de 2,5kg, ne pourrait être atteint, ajoutées à cela les pertes qui sont beaucoup plus importantes que les 5% prévisionnels. De ce fait, si le poids du poulet n'excède pas les 2,5 kg, l'éleveur, pour couvrir ses frais et engranger éventuellement des bénéfices, cède son poulet à 150 DA le kilo (prix de gros). Pour ce qui est de l'intervention des pouvoirs publics afin de baisser le prix de la viande blanche, notre interlocuteur dira que l'allégement de la fiscalité qui s'exerce sur l'aliment de bétail permettra de diminuer le coût du kilo à un prix abordable.