La Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou présente le film Arezki l'indigène. Ecrit et réalisé par Djamal Bendedouche, dans le cadre de la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe 2007» avec le soutien du ministère de la Culture, Arezki l'indigène raconte l'histoire du bûcheron d'un chantier de démasclage. Les rapports d'Arezki avec le chef de chantier sont tels que cela se termine par la mort du chef. Voici notre Arezki qui prend le maquis suivi par Amar, un camarade de chantier. Des hors-la-loi sont nés. Les cibles d'Arezki et d'Amar sont toutes trouvées, le caïd et le chef du village. D'autres hommes rejoignent Arezki au maquis. Les bouleversements induits par le soulèvement de 1871 viennent à peine de commencer. Une jeune journaliste, interprétée par Albertine Auclair, débarque alors en Algérie; elle est venue fleurir la tombe de son père tombé lors de la révolte de 1871. Elle s'installe chez une institutrice du village en Kabylie. Arezki menait alors des actions contre les caïds et autres responsables du système colonial, tels les chefs des villages. De nombreux incidents sont signalés dans les alentours du village où résidait momentanément la jeune journaliste, qui eut d'ailleurs à rencontrer à plusieurs reprises Arezki, le bandit d'honneur, grâce à la bienveillante complicité de l'institutrice et de Rosa. La jeune femme est alors envahie par son devoir de journaliste et décide d'écrire, et ce faisant, de rendre compte de ce qu'elle voit et traverse. A l'époque, les colons pesaient de tout leur poids sur les responsables français en Algérie, qui lancent alors une campagne d'éradication du banditisme. Arezki et Abdoune sont arrêtés. La journaliste décide d'aider Ali, un autre ami d'Arezki, à fuir vers l'étranger et adresse au président de la République française une demande de grâce pour Arezki, en vain. Le bandit d'honneur sera exécuté. En fait, le film, à peine romancé, narre la triste période des années ayant suivi le soulèvement de 1871, alors que l'ancienne époque était morte et que la Kabylie tardait à connaître l'ère nouvelle pleine de privations, de luttes et d'espoirs brisés qui préparent le véritable soulèvement, celui de Novembre. Des tableaux magnifiques servis par une histoire aussi proche de la réalité, et c'est la Kabylie de l'après-1871 qui est convoquée pour raconter ses peines et ses souffrances. Le film s'apparente à un documentaire, et les rôles joués par des acteurs émérites font de ce film quasiment une oeuvre d'écriture de l'Histoire. Film à voir et à revoir. Arezki l'indigène est une nouvelle étoile qui brille au firmament du cinéma algérien.