Depuis quelques années, l'Algérie mise sur une exploitation à bon escient de ses ressources halieutiques, notamment au niveau du secteur privé, avec l'acquisition d'une nouvelle flotte plus moderne pouvant aller au large et pratiquer la grande pêche. Selon le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, M. Smaïl Mimoun, cette rénovation comble le déficit en moyens. Avant, la pêche algérienne était tout le temps côtière, souvent artisanale constituée essentiellement par de petits métiers. "Aujourd'hui, les moyens de pêche sont constitués d'unités qui dépassent les 25 et les 30 mètres de long. Mais, cela ne suffit pas parce que partout dans le monde, l'exploitation de la ressource se fait en haute mer. En outre, il faut qu'il y ait une deuxième source qui est l'aquaculture. Quoi qu'il en soit, si on arrive à optimiser la production de ce qui est offert par la mer et qu'il y a toujours un accroissement de la population, le marché ne sera jamais satisfait". La FAO, au cours de la dernière réunion ministérielle tenue au mois de novembre 2007, a fait une recommandation à tous les pays pour se pencher sur l'aquaculture. L'aquaculture représente 30% de la production mondiale. Ce qui est recommandé par la FAO, c'est d'arriver à 50% de cette production. Parlant de la cherté du poisson en Algérie, le ministre dira que cela dépend d'un certain nombre de facteurs. "Notre défi, c'est de développer et diversifier la production. Il ne faut pas qu'il y ait uniquement du poisson frais provenant de la pêche maritime mais également les produits conditionnés, les produits de l'aquaculture". Il y a lieu de signaler dans ce cadre que la cartographie des ressources halieutiques en Algérie, qui constitue un segment de l'activité sectorielle, s'est traduit, depuis un certain temps par l'évaluation de la biomasse des ressources pélagiques (poissons bleus) estimée à plus de 180 000 tonnes/an et la détermination des indices d'abondance des ressources de l'ordre de 45 kg/heure pour les poissons blancs, 25 kg/heure pour les crustacés et 30 kg/heures pour les mollusques céphalopodes. Il est également à signaler la cartographie des coordonnées géographiques de 114 zones de pêche propres au chalutage et la découverte de plus de 205 000 hectares de nouvelles zones de pêches profondes propres au chalutage, l'identification et la cartographie de 286 sites favorables au développement de l'aquaculture, support du schéma national de développement de l'aquaculture, dont 100 sites côtiers et 186 continentaux. Le ministre pense que par le passé, la flotte constituait un frein car elle était vétuste. La moyenne d'âge dépassait les 25 ans. "En matière de politique du secteur, l'effort a été axé sur la modernisation de cette flotte. Maintenant la flottille moderne va jusqu'au large et pratique la grande pêche". Le ministre met l'accent sur l'encouragement à l'investissement pour le développement de la pêche et de l'aquaculture. A ce jour cet investissement s'est traduit par plus de 450 projets portant sur le développement de la flottille de pêche, la réalisation de complexes. Il explique que pour les petits projets d'investissements en matière de pêche, c'est l'Ansej qui s'en occupe. En ce qui concerne les grands projets, ils se concrétisent directement avec le ministère. Pour ce qui est de la mise à niveau des unités de transformation et des chantiers de construction navale, il y a, selon le ministre, la possibilité d'aide et d'accompagnement par le ministère de la PME et de l'Artisanat dans le cadre du projet Meda. Au titre de ce même programme, les alevins sont désormais produits en Algérie, alors que par le passé cela se faisait par le biais de l'importation. "Dans l'avenir nous n'aurons plus recours à l'importation. Les fermes de Ghardaïa, Ouargla et Saïda ont déjà réalisé leurs closeries. Il est en de même pour l'aliment. La fabrique d'aliments au niveau du projet de Saïda est déjà entrée en production", dit-il. En matière de coopération, le ministre dira que "nous avons établi une carte géostratégique. L'Algérie dans ce domaine est ouverte à tous les continents". Il cite la Corée du Sud, avec qui sont inscrits quatre projets, dont un sera lancé au courant du premier semestre de l'année 2008. Il concerne l'élevage de la crevette au niveau de l'oued El Kebir (Skikda). Il y a également des projets avec l'Argentine, Cuba, l'Espagne, l'Italie, la France, la Tunisie et l'Egypte. Cette coopération est élargie au secteur de la formation et de la recherche à travers l'échange d'experts.Evoquant, l'interdiction de l'exploitation du corail, M. Mimoun explique que "l'exploitation du corail est suspendue par décret de février 2001 jusqu'à la réalisation d'une étude. Elle est en cours et dès qu'elle sera terminée, nous allons voir la possibilité de la réouverture de l'exploitation". Le ministre explique encore que l'exploitation du corail est suspendue pour la simple raison qu'il n'y a jamais eu connaissance du stock corallifère réel. "Pour exploiter la ressource dans le cadre d'un développement durable et pour pouvoir élaborer un plan d'aménagement, il fallait connaître nos stocks". Dans le cadre du protocole d'accord signé entre le Japon et l'Algérie, concernant la livraison de matériel didactique, le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques a réceptionné, hier, un navire-école de formation de type senneur de 22,5 mètres de long.