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Deux mots de trop
Publié dans L'Expression le 20 - 02 - 2008

RADP: République Algérienne Démocratique et Populaire. L'Etat algérien, ainsi dénommé depuis 45 ans par la première Assemblée nationale, continue de traîner un «état civil» qu'il n'a pas choisi. Que le peuple, en vérité, n'a pas choisi, même si le pouvoir de légiférer est détenu par ses élus. A l'Indépendance, la liesse populaire, qui avait accompagné ce passage historique de la colonisation au recouvrement de la souveraineté nationale, a caché aux Algériens les raisons de ce choix. Pour donner le prénom à leur enfant, les parents le choisiront en fonction de plusieurs critères qui vont de celui des patriarches à l'origine de la création de leur arbre généalogique, de sa sonorité jusqu'aux prénoms en vogue que les médias ont fini par consacrer dans la vie de tous les jours. Un prénom charmant, beau, sympathique, attirant. C'est un beau viatique pour réussir. Combien de génies se sont vus simplement desservis par le destin et ont sombré dans l'infortune pour avoir traîné, durant toute leur vie, un prénom aussi lourd qu'un boulet au pied d'un bagnard. La magie des mots, leur intonation relèvent d'une alchimie qui fait les mystères-mêmes de la sémantique. Pour choisir le nom d'un produit qu'elles s'apprêtent à lancer, de grandes firmes recourent à des spécialistes, des communicants rompus à ce genre d'exercices. Les parts de marché à conquérir tiennent aussi du miracle des mots. Les artistes, et ils sont nombreux, se sont heurtés à cet obstacle. Le nom d'El Anka, de Kamel Hamadi, d'Enrico Macias ont été créés par des éditeurs pour accroître l'audience ou la popularité de leurs poulains.
-Benoît? Qui en voudrait avec un nom pareil? Ce n'est pas assez élégant pour un ministre ça, avait répondu un jour, de son ton bourru, le général de Gaulle, à son directeur de cabinet qui lui soumettait la liste du futur gouvernement. Le nom du président Pompidou faisait trivial aux yeux de certains, et vieille France, pour d'autres.
La corne d'abondance, comme on le voit, tient aussi à des mots. Un ami, une personnalité en vue, a préféré transformer le prénom de Layachi en Layashi. C'est plus classe. Sur une carte de visite. La réussite ne tient parfois qu'à une syllabe. N'a-t-on jamais, d'ailleurs, cessé de mettre en garde les hommes contre le mot...de trop.
Chez nous, le nom que nos aînés ont choisi de donner à notre République a fini, avec le temps, et à la fin de la guerre froide, par provoquer auprès de certains de nos compatriotes un effet repoussoir. Ce «Démocratique et Populaire», sigle d'importation, qui, de plus, sonnait faux, n'est-il pas de trop en 2008? Il dénaturait l'effet de la magie que provoquait, quand on la prononçait, la dénomination de République Algérienne. Ces deux qualificatifs accolés, s'ils sonnaient faux, provoquaient déjà une espèce de rejet par le corps auquel ils étaient censés être greffés. L'Histoire est une grande Dame, il faut savoir la respecter. La révision de la Constitution doit offrir l'occasion aux Algériens de débattre, entre autres questions, de la dénomination de la République. En 1963, il a fallu près de deux jours de débats à l'Assemblée nationale pour trancher le noeud gordien. Entre la dénomination «République Algérienne Démocratique Populaire» et celle de «République Algérienne Démocratique ET Populaire», laquelle aurait les suffrages des députés? Il faut dire que le niveau de culture générale d'une bonne partie de nos honorables représentants au Parlement, était si peu élevé, qu'ils ne comprenaient pas pourquoi l'on s'échinait depuis deux jours à débattre du maintien ou de la suppression de la conjonction de coordination «ET». Pour eux, cela revenait à discuter du sexe des anges. Mais la vérité exige de nous de dire que si ces députés avaient le droit de légiférer, c'est parce qu'ils avaient le monopole de la parole. Mais pas le peuple. Cela ne frisait-il pas, dès lors, l'escroquerie intellectuelle?
Une démocratie populaire, cela supposait, en plus de l'option socialiste, un choix qui pourrait s'avérer désas-treux pour les nationalistes et les tenants du conservatisme religieux. Et puis, une démocratie populaire à la soviétique, qui en voudrait?
Ne restait plus qu'à maintenir ce fameux «ET» entre Démocratique et Populaire, même s'il exhalait quelques relents d'effronterie démagogique à vouloir calquer coûte que coûte le modèle du Kremlin. Cela reviendrait à lire dans le marc de café qu'une telle disposition dans la loi fondamentale relevait carrément dans ce que l'on pourrait classer dans la rubrique des initiatives désordonnées de ce qui sera le futur Etat algérien. Et ce qui explique très bien que cette première République algérienne, dont les termes «Démocratique et Populaire» sont d'inspiration marxiste-léniniste, avait été imposée au forceps. Assemblée populaire nationale, Armée nationale populaire, Assemblée populaire communale et Assemblée populaire de wilaya, autant d'institutions clonées sur le concept-même de cette République Algérienne Démocratique et Populaire qui a besoin aujourd'hui d'un véritable toilettage.
Cette fable de «Démocratique et Populaire» n'a-t-elle pas, enfin, trop duré? Les Algériens, qui acceptent mal l'idée même d'avoir été les dindons de la farce durant plus de 45 ans, voudraient que l'on appelle un chat, un chat. Pourquoi les hommes s'obstinent-ils à faire difficile, quand la raison exige que l'on fasse simple?
Un mot, deux mots de trop, les Algériens n'en veulent pas, car tout ce qui est excessif, faut-il encore le rappeler, est insignifiant.


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