Actuellement, le suicide fait rage au sein des couches défavorisées de la société. Selon le sociologue français Christophe Baudelot, le suicide en Algérie est un phénomène assez complexe. Il a tenté de l'expliquer jeudi dernier, lors de la conférence qu'il a animée au Centre culturel français (CCF) à Alger. Concernant les études et les statistiques, il a estimé que l'Algérie accuse un grand retard dans ce domaine. «Les sociologues ne peuvent pas se prononcer encore sur le suicide en Algérie», a-t-il affirmé. L'Algérie doit se rendre à l'évidence que cette situation ne peut rester en l'état parce qu'il faut savoir d'où vient ce mal. Cela étant, des statistiques existent. Preuve en est, plusieurs statistiques d'organismes algériens, rapportent que 10.000 personnes tentent de se suicider chaque année en Algérie. La plupart de ces personnes tentées par le suicide sont des adolescents. Le phénomène n'est pas spécifique à l'Algérie et M.Baudelot explique que le suicide dans le monde ne cesse de croître. Selon ce spécialiste, près d'un million de personnes meurent dans le monde en se suicidant. Cela est lié, selon le sociologue français, à la situation de la mal-vie des personnes, la dégradation des valeurs morales et la décadence dans les systèmes éducatifs. Un phénomène qui touche les couches les plus défavorisées et diminuées. Le conférencier a expliqué que le suicide a des caractéristiques mondiales. Selon l'étude qu'il a lui même réalisée, il démontre que le phénomène a lieu plutôt durant la journée du lundi, notamment en Europe. D'autre part, la même étude rapporte que le suicide touche beaucoup plus les hommes que les femmes, sauf en Chine. Cette étude révèle également que les femmes ne se suicident pas mais font des tentatives de suicide. Cette action est significative, «c'est un appel au secours» Il est révélé aussi que les femmes font des détresses mais les hommes se suicident. Selon le sociologue français, le suicide a pris des tournants assez importants depuis les années 70, juste après la prescription des antidépresseurs, a-t-il ajouté. Le phénomène a changé de direction, alors que durant plusieurs années il a touché des personnes plus âgées, actuellement il fait un ravage chez les plus jeunes, a souligné M.Baudelot.