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Christian Baudelot, sociologue et professeur à l'Ecole normale supérieure de Paris
« Un kamikaze ou un harrag ne sont pas suicidaires »
Publié dans El Watan le 23 - 02 - 2008

Invité conjointement par l'Association algérienne pour le développement de la recherche en sciences sociales, puis par le Centre culturel français, le sociologue français Christian Baudelot a décortiqué le phénomène du suicide dans le monde.
Muni de riches données consignées dans son nouvel ouvrage Suicide : l'envers de notre monde, écrit et réalisé conjointement avec le professeur Roger Establet, Christian Baudelot est arrivé à la conclusion que le suicide accompagne les mouvements de la société et touche surtout les pauvres. Partant d'une enquête et d'un travail empirique poussé sur les cas de suicide dans le monde, le sociologue a regretté que l'Algérie ne dispose pas d'un système statistique suffisamment fiable pour l'intégrer dans son étude. « D'après mes informations, l'Algérie ne dispose pas d'une vue d'ensemble et exhaustive sur le niveau du suicide. Est-ce qu'il augmente ou bien il diminue ? Est-ce que le taux est plus fort ou plus faible que d'autres pays ? C'est bien dommage », dira Christian Baudelot qui invite les sociologues et psychiatres à investir le champ de la recherche. « Les journalistes ne se privent pas de combler le vide laissé par les statisticiens, il est absolument important que les statisticiens, les sociologues et les psychiatres se rassemblent pour mesurer réellement ce phénomène », indique Baudelot en regrettant que les journalistes ne disposent que des données fournies par les services de sécurité alors que le travail scientifique a laissé beaucoup de terrain inexploré. Interrogé sur le phénomène kamikaze et le lien qu'il peut avoir avec l'acte suicidaire, le sociologue nous répond qu'il est inexact de considérer un kamikaze comme un suicidaire. « Ce sont deux actes différents, le kamikaze effectue un acte de guerre de la même manière que d'effectuer une attaque avec un fusil mitrailleur, il croit qu'il se sacrifie pour une cause. Généralement, ces actes-là ne sont pas dictés par la personne elle-même, mais elle est poussée à le faire », dira notre interlocuteur en expliquant que lors de l'attaque de Pearl Harbor, en 1942, les kamikazes japonais ont été obligés de s'exploser car les réservoirs de leurs avions étaient à moitié vides, l'intention de se suicider n'y était donc pas, mais elle a été préméditée par leurs supérieurs militaires. Quant à son avis sur le phénomène des émigrants clandestins qui s'aventurent en mer dans l'espoir de débarquer sur l'autre rive de la Méditerranée, plus communément appelés harraga, Baudelot estime que là aussi le terme suicidaire est inapproprié. « Il ne s'agit pas à mon avis d'un acte de désespoir mais plutôt d'espoir, car le candidat à l'émigration clandestine, même s'il sait qu'il peut mourir en mer, garde toujours l'espoir d'arriver au bout de son voyage. C'est donc un acte d'espoir, c'est un risque à prendre et non pas un acte de mort volontaire ou de suicide ». L'enquête menée par Baudelot et Establet révèle que les pays de l'ex-bloc soviétique arrivent en tête du classement des pays où le taux de suicide est le plus élevé dans le monde, notamment la Lituanie, la Russie, l'Estonie et la Slovénie. La Finlande est aussi bien placée dans la courbe des suicides dans le monde, suivie d'autres pays européens comme la France, l'Allemagne, la Suisse et les Etats-Unis d'Amérique pour l'autre rive de l'Atlantique. « Nous avons constaté que c'est dans les pays riches qu'on se suicide le plus, et ce sont les pauvres qui se suicident le plus dans ces pays là », précise le sociologue en notant une autre spécificité, celle que les femmes se suicident moins que les hommes. « Les femmes réussissent mieux à l'école, elles ont investi le marché de l'emploi et continuent à s'occuper de leurs enfants, leurs maris et leurs parents. Toutes ces responsabilités les protègent du suicide », note le professeur en signalant une exception chinoise à cette règle, puisqu'en Chine les femmes se suicident plus que les hommes. La même étude est aussi arrivée à la conclusion que plus les individus sont intégrés moins ils se suicident, « les liens sociaux et la religion protègent aussi du suicide ».

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