La rhétorique selon laquelle il n'y a pas d'entreprises réalisatrices à Béjaïa ne tient pas la route, à écouter les concernés. Très souvent avancé par les pouvoirs publics pour expliquer le retard dans le développement de la wilaya, les opérateurs concernés ont tenu, hier, à mettre où à remettre les points sur les i lors de l'assemblée générale tenue à l'hôtel Kristal. En effet, l'association d'entreprise d'électricité et de gaz de la wilaya de Béjaïa (Aeegwb) a réuni ses adhérents pour affirmer que «nous existons» et que «les problèmes sont ailleurs». Ces entreprises, qui sont, par nature, des partenaires de la Société nationale d'électricité et de gaz (Sonelgaz), donnaient hier l'impression d'être ses ennemis. Elles citent pour preuve toutes les entraves auxquelles elles ne cessent de faire face quotidiennement. Des délais de réalisation trop courts, à la marge bénéficiaire, en passant par d'autres difficultés rencontrées à tous les niveaux. Les participants à cette assemblée générale n'ont pas été avec le dos de la cuillère pour dire que «tous les blocages et la bureaucratie émanent de la Sonelgaz». Et de rappeler leur bonne foi qu'elles ont eu à prouver par leurs déplacements lors des intempéries et pour bien d'autres cas, pour de symboliques factures de 160DA. En contrepartie de cette bonne volonté, ils n'ont récolté que «des retards dans le paiement de leurs factures, et des redressements fiscaux arbitraires». Bref «on n'en peut plus» soutiennent-ils en substance, mettant à l'index, la Sonelgaz, entreprise publique avec laquelle, ces opérateurs économiques travaillent le plus souvent. «Il faut un changement de mentalité». «Je n'ai jamais vu une entreprise qui pénalise d'autres entreprises qui travaillent pour elle». «Ils ne veulent pas que nous soyons de grandes entreprises» et «Sonelgaz joue un rôle destructif», autant de phrases assassines qui reviennent sur toutes les lèvres et qui illustrent l'état d'esprit des présents. Les trop courts délais de réalisation imposés, appuyés par la pénalisation du moindre retard, font reculer les entreprises, expliquent les opérateurs qui fustigent, par ailleurs, le montant de la marge bénéficiaire «imposée», la qualifiant de «miettes». Quant au paiement des factures, le parcours du combattant est une constante. Pour le moindre manquement, la facture est rejetée pendant que «d'autres opérateurs sont payés régulièrement». A cette allure, le plan de charge de la Sonelgaz grossit et le citoyen en est victime. Que faire face à cette situation pénalisante? Les opérateurs proposent que les délais prennent effet à la date du piquetage et tiennent compte des arrêts de travail lors des jours fériés et des intempéries, de la disponibilité des moyens et matériaux avec la révision de leurs prix, du paiement des factures d'interventions exceptionnelles à leur juste valeur et de la nécessaire restructuration de l'entreprise Sonelgaz. Bref, beaucoup de solutions sont avancées et il ne reste plus qu'à trouver une oreille attentive. Les membres du bureau se sont montrés très sceptiques à ce titre, mettant en exergue toutes les démarches et entrevues initiées avec le premier responsable de la Sonelgaz et ses collaborateurs.