Selon le porte-parole de la Coordination, la grève a été suivie à 77,51% dans le secteur de l'éducation, 89% à la santé et 85,21% au niveau des administrations et autres. Tout en dénonçant le mépris affiché à leur égard par le gouvernement, les représentants de la Coordination nationale des syndicats de la Fonction publique ont affirmé que la grève a été largement suivie par les enseignants, les universitaires, le corps de la santé et les fonctionnaires de l'administration. M. Meriane, porte-parole de la coordination, a évoqué lors de la conférence de presse, qui s'est tenue hier au siège de l'Unpef à Alger, “un raz-de-marée”. Les syndicalistes ont déclaré que le débrayage a atteint le taux global de 83,21% à travers les wilayas du pays. “Nous n'allons pas nous livrer à la guerre des chiffres, tout le monde sait que les fonctionnaires ont exprimé leur marasme qui a dépassé son paroxysme à travers ce mouvement. Il faut être aveugle pour ne pas remarquer une grève nationale qui a paralysé plusieurs secteurs”, a déclaré le porte-parole de la coordination. Selon eux, la grève a été suivie à 77,51% dans le secteur de l'éducation, 89% à la santé et 85,21% au niveau des administrations et autres. Pour ce qui est du secteur de la santé, le Dr Yousfi, responsable du Syndicats des praticiens de la santé publique, a dénoncé les pratique du DRH du département de M. Tou qui a adressé, avant-hier matin, une note à tous les médecins les informant de l'illégalité de la grève du 15 janvier en arguant que la tutelle n'a pas été mise au courant d'un quelconque débrayage, alors que les animateurs du mouvement ont remis un préavis de grève au service du ministère le 7 du mois en cours. Le Dr Yousfi a qualifié cette démarche d'“une initiative maladroite”. “Après le dépôt du préavis de grève, nous avons attendu un signal des responsables ou une invitation au dialogue, en vain”, a-t-il soutenu tout en rappelant que les syndicats autonomes du secteur de la santé savent pertinemment que leurs revendications ne relèvent pas des prérogatives de la tutelle. Cependant, les syndicalistes se réjouissent du sens élevé de responsabilité des fonctionnaires qui ont répondu favorablement à l'appel lancé par les syndicats. Concernant le secteur de l'enseignement supérieur, M. Rahmani, secrétaire général du Cnes, a précisé qu'à l'exception d'Alger, où le taux de participation à la grève était timide du fait que les universités de la capitale fonctionnent avec 40% d'enseignants vacataires sachant qu'il n'ont pas le droit d'adhérer au mouvement de contestation, la grève a eu l'écho favorable à travers le pays. “Il y a un grand problème de management. Actuellement, douze syndicats autonomes et pas des moindres ont enclenché une grève. Ces syndicats représentant une force de proposition qui peut contribuer à trouver des solutions à la crise dans laquelle se débattent les fonctionnaires. Ce débrayage n'est qu'un début”, a soutenu l'orateur estimant que le gouvernement doit se décider à ouvrir le dialogue. “C'est une responsabilité et une décision historique que d'ouvrir le champ aux syndicats autonomes, car les museler n'est nullement une solution puisque nous n'allons pas nous taire”, a-t-il précisé. Pour sa part, le Snapap s'est également félicité du taux de suivi de la grève au niveau de certaines administrations, en dépit de l'opération du “porte-à-porte” visant à dissuader les fonctionnaires à prendre part au débrayage. “Il est temps que l'on prenne en charge le champ social. Nous ne demandons pas l'assistanat ou la rente. On souhaite seulement un salaire digne de notre fonction”, ont-t-il soutenu. En réponse à un représentant de la Centrale syndicale, qui a qualifié la grève d'un mouvement “de précipitation”, les syndicalistes ont menacé d'entreprendre des marches au niveau de la justice pour diffamation. “Quiconque diffame, tente de manipuler ou de casser notre mouvement, nous allons lui répondre en déposant des plaintes au niveau des tribunaux”, menacent-il. Par ailleurs, ils ont estimé que malgré le malaise social très profond, les réponses des pouvoirs publics n'ont pas évolué d'un iota. Ils choisissent la Centrale syndicale, même si elle n'est pas représentative, comme unique interlocuteur du monde des travailleurs. “Même si nous sommes comme un grain de sable, nous risquons de rouiller la machine. Alors, il faut prendre des décisions dans les plus brefs délais”, a dit Rahmani. La coordination a annoncé également que la grève sera reconduite pour trois jours durant le mois de février. À ce propos, des AG auront lieu afin d'arrêter une date pour la prochaine démarche. Le Conseil des lycées d'Alger pour sa part s'est félicité de la réussite de la grève du 15 janvier, estimant que “l'espoir mis dans cette journée par l'ensemble des fonctionnaires augure d'autres mobilisations très prochaines, nous n'avancerons pas en reculant, nous serons toujours à l'avant-garde”, peut-on lire dans la déclaration du CLA Nabila Afroun