Sans égard aux chercheurs, encore moins à la recherche scientifique, l'Algérie assiste depuis belle lurette à une «hémorragie» qui s'illustre par la «fuite des cerveaux.» Ce phénomène s'accentue au fur et à mesure et les pouvoirs publics peinent à «valoriser» le statut des chercheurs. Ainsi, aux yeux du Professeur Bezaz, les études et les découvertes réalisées par les chercheurs algériens au niveau des laboratoires nationaux demeurent inexploitées par le secteur industriel. Intervenant en marge d'une manifestation scientifique organisée à l'université de Boumerdès et ayant pour thème les «Matières et découvertes technologiques; contribution du secteur industriel», le Pr Bezaz a déploré la négligence affichée par une large partie des opérateurs industriels algériens (publics et privés), envers les découvertes de ces chercheurs. Cette rencontre à laquelle ont pris part de nombreux chercheurs et enseignants de différentes universités du pays, se veut, selon les organisateurs, une tribune d'échange des expériences et connaissances entre les différents intervenants. Le Pr Bezaz a insisté, d'autre part, sur la nécessité de soutenir ces recherches scientifiques dans divers domaines, en affirmant qu'il existe actuellement de nombreuses recherches, études et découvertes réalisées par différents laboratoires relevant d'universités et instituts algériens. Ces travaux de recherche demeurent, malheureusement, inexploités et ce, en dépit de leur grande qualité, a-t-on relevé. Le programme de cette manifestation organisée à l'initiative de la Faculté d'ingéniorat et des sciences, comprend plusieurs conférences axées notamment sur l'intégration des technologies de l'information à l'université de Boumerdès. Force est de constater que notre pays exporte, après les hydrocarbures, la matière grise. Quelque 400.000 cadres universitaires et chercheurs ont fui le pays pour s'installer dans d'autres pays où l'on se sent, il est vrai, pris en charge, voire, considéré en tant que «chercheur». Une question s'impose: quand nos responsables se rendront-ils compte que l'Algérie produit des «cerveaux» qui profitent à d'autres pays?