Seuls trois lycéens ont écopé d'une peine de deux ans avec sursis. Les manifestants arrêtés en flagrant délit lors des troubles qui ont secoué les localités d'El-Kseur, Amizour et Semaoun ont comparu devant le juge du tribunal correctionnel de Béjaïa dans l'après-midi de lundi. Des peines allant de 6 à 12 mois de prison ferme assorties d'une amende de 3.000 DA ont été prononcées à l'encontre de 20 prévenus. Le juge a ainsi fait fi de la requête du collectif d'avocats qui avait soulevé un vice de procédure. «La procédure de transfert des compétences du tribunal d'Amizour au tribunal de Béjaïa est considérée par le collectif d'avocats de la défense comme une violation de l'article 148 du code de procédure pénale.» Seuls trois lycéens ont écopé d'une peine de deux ans de prison avec sursis. Un seul a été relaxé. Par ailleurs, le tribunal de Kherrata a condamné deux pilleurs de sable à deux mois de prison ferme. Notons aussi que les établissements scolaires de certaines localités de la wilaya continuent à vivre, depuis la rentrée des vacances de printemps, au rythme de perturbations et autres débrayages spontanés. A l'origine de ce mécontentement, l'arrestation de certains enseignants délégués dont les écoliers réclament a la libération en désertant quotidiennement les classes. C'est le cas notamment à El-Kseur, Sidi Aïch, Akfadou et Amizour où les élèves de différents cycles n'ont toujours pas rejoint leurs écoles. Les coordinations locales, même si elles ne sont pas directement derrière ces perturbations, demeurent néanmoins complices en observant un silence qui en dit long sur leur consentement face à ce qui se produit faisant fi de l'engagement pris au début de l'année devant les élèves et leurs parents quant à l'utilisation des enfants comme moyen de pression. Si dans certaines localités, comme Akfadou, les parents, qui ont tenté de calmer les esprits, sont plutôt inquiets des risques que pourraient engendrer ces perturbations en se transformant en affrontements avec les gendarmes, partout ailleurs, les informations qui nous parviennent font état d'absence totale de réactions parentales hormis à Tinebdar où les animateurs ont sillonné les écoles pour expliquer aux élèves que l'affaire est du ressort des adultes. Par ailleurs, les cadres syndicaux du Sete de Béjaïa ont retenu une action de soutien aux détenus en appelant les travailleurs du secteur à observer une grève mardi prochain et un rassemblement devant le siège de la wilaya.