Plusieurs localités, affiliées à la Cicb, ont vécu hier au rythme de marches synchronisées. Alors que l'état de santé de 7 détenus en grève de la faim est donné «critique», plusieurs localités, affiliées à la Cicb, ont vécu hier au rythme de marches synchronisées qui ont drainé des foules plus au moins nombreuses. Ces actions décidées lors du dernier conclave de l'intercommunale à Ighrem se voulaient «un soutien aux grévistes et une pression sur le pouvoir en vue de leur libération et la satisfaction des revendications contenues dans la plate-forme d'El-Kseur». Si la mobilisation est quelque peu faible dans certaines localités, il n'en est pas de même pour celles, dont les délégués et les manifestants sont en prison. C'est le cas notamment des localités d'Akfadou, El-Kseur, Sidi Aïch et Amizour qui ont connu des marches imposantes. A Akfadou, ils étaient plusieurs centaines de milliers à prendre part à une marche pacifique à l'issue de laquelle, il y a eu une prise de parole. Le moment le plus émouvant fut incontestablement celui où l'épouse du délégué gréviste Farès Oudjedi a pris la parole pour clamer l'innocence de son mari. Plusieurs délégués se sont succédé à la tribune pour abonder dans le même sens. Akbou, Béjaïa et Souk El Thenine ont connu des marches qui se sont déroulées dans le calme. Si, pour la majorité des localités, les actions d'hier ont été pacifiques, à Sidi Aïch, en revanche, une trentaine de jeunes se sont heurtés à l'issue de cette 3e marche aux éléments des services de sécurité stationnés à l'intérieur du commissariat. Les échauffourées se sont poursuivies toute l'après-midi. Par ailleurs, on apprend de source proche des familles des grévistes et du collectif de la défense qu'une action allant dans le sens d'amener les sept détenus, encore en grève de la faim, à cesser cette ultime action, est envisagée. L'absence de répercussions aux plans national et international attendues de cette action, ajoutées à l'état de santé critique des grévistes, sont les principales causes justifiant cette initiative. «Nous ne ferons rien, sauf mobiliser la population», nous a déclaré hier un membre de la Cicb qui ajoute: «les détenus grévistes ne cèderont pas et sont prêts à tout.» Et d'ajouter: «Ils (les détenus) pensent qu'ils ont été arrêtés sur ordre du ministre de l'Intérieur». Notons aussi que les 80 manifestants jugés pour flagrant délit et ayant écopé de peines allant de 02 à 12 mois de prison ferme seront rejugés en appel au niveau de la chambre pénale de Béjaïa. Répartis en 4 groupes, les procès auront lieu les 5, 12, 19 et 26 du mois en cours, apprend-on auprès du collectif d'avocats de la défense qui promet cette fois-ci «une défense farouche».