Interrogé sur la subvention des prix des légumes secs et de l'huile, il a affirmé que le gouvernement va étudier la question afin de prendre une décision. Le gouvernement refuse de faire cadeau aux opérateurs. Cette fois-ci, il n'est pas près de céder pour baisser les prix de l'huile. Interrogé sur une éventuelle baisse de la TVA, en marge de l'ouverture de la session de printemps du Sénat tenue hier, le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem était catégorique. «Il n'est pas question de supprimer la TVA», a-t-il annoncé sur un ton ferme. Par cette déclaration, le patron de l'Exécutif tient à répondre clairement aux opérateurs économiques qui demandent la baisse de la TVA. Certes, l'augmentation des prix de l'huile inquiète, mais le gouvernement refuse l'option de l'exonération des taxes sur l'importation des huiles végétales. L'expérience de la pomme de terre a démontré l'échec de cette politique. Malgré la baisse de la TVA, les prix de la pomme de terre sont restés élevés pendant plus de trois mois. Ceci confirme qu'une réduction des taux de cette taxe n'entraîne pas systématiquement une baisse des prix des produits de consommation. Le gouvernement pense agir autrement. A la question de savoir si l'Etat optera pour la subvention des prix de l'huile, M.Belkhadem a précisé qu'«aucune décision n'a été prise pour le moment». Et de renchérir: «Nous attendons d'étudier le dossier pour ensuite décider.» Il a rappelé, dans ce sens, que l'Algérie «a pris les mesures pour soutenir les prix des céréales et du lait». En ce qui concerne les légumes secs et les huiles végétales et animales, le gouvernement n'écarte pas la subvention. Le département du commerce a élaboré une étude sur la subvention des prix de ces produits. Cette étude l'estime à 13 milliards de DA. Ce projet est actuellement au niveau du secrétariat général du gouvernement et sera probablement examiné prochainement. S'exprimant toujours sur ce point, M.Belkhadem a affirmé que le problème du soutien des prix «est lié à celui de l'inflation qui se pose actuellement à tous les pays du monde, chez les pays voisins, au Moyen-Orient et en Europe. Tous les gouvernements sont confrontés au problème, notamment de la hausse des prix des céréales et des légumes secs». Pour faire face à la hausse des prix sur les marchés internationaux, M.Belkhadem affirme que le gouvernement veut encourager la production nationale. «Notre objectif est de soutenir la production nationale, en amenant les producteurs à produire plus et payer leurs produits au prix coûtant», a-t-il déclaré en écartant, encore une fois, l'éventualité de supprimer la TVA. Plus explicite, M.Belkhadem a indiqué qu'il s'agit «de revoir l'ensemble de la composition des prix, pour voir quelle est la part la plus déterminante dans la structure des prix». Sachant que la politique de subvention ne réglera pas le problème, le gouvernement pense sérieusement à booster l'investissement dans ce secteur. C'est pourquoi, il incite les agriculteurs, les éleveurs et l'industrie agroalimentaire à produire plus. En attendant la décision du gouvernement, c'est le citoyen qui en fera les frais. Les opérateurs économiques n'ont rien à perdre puisque les prix sont gonflés.