La lutte contre le crime organisé, le blanchiment d'argent et la drogue seront désormais du ressort des pôles pénaux spécialisés. Après avoir donné le coup d'envoi des deux pôles pénaux d'Alger et de Constantine, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, a inauguré, hier, le pôle d'Oran. Cet organisme verra ses compétences étendues à 12 wilayas de l'ouest du pays. Sa mission est de prendre en charge les dossiers, à la fois, lourds et spéciaux, notamment les affaires ayant trait au crime organisé, au terrorisme et au blanchiment d'argent. «Il faut protéger la société qui est menacée par le crime organisé dont le terrorisme», a préconisé Tayeb Belaïz lors de se tournée dans les différents services du pôle pénal d'Oran. Dans son allocution, M.Belaïz Tayeb a rappelé que les pôles mis en place entrent dans le cadre de la mise en oeuvre des conventions signées en 2002 par l'Algérie portant sur la lutte contre le crime organisé. Pour que la justice soit agissante, l'Algérie s'est mise au diapason avec la nécessité de mettre en place les moyens adéquats. Pour ce faire, il est impératif que les magistrats soient à la hauteur de la mission. En ce sens, le ministre a annoncé la spécialisation des juges. «Il faut qu'il y ait des magistrats spécialisés et des greffiers.» Sur ce chapitre, le ministre a déclaré que depuis maintenant trois ans, plus de 80 juges ont été formés. Sur sa lancée, Tayeb Belaïz affirmera que les réformes judiciaires avancent à pas de géant. Après la mise en place des pôles spécialisés, des pôles des affaires civiles seront créés prochainement. En outre, d'autres structures verront le jour et traiteront des affaires commerciales liées aux incidences de la mondialisation, dont la faillite. «Des affaires précises qui exigent des spécialisations précises», a argumenté le ministre. Dans ce cadre, une campagne de sensibilisation pour expliquer les quelque 1065 articles de la nouvelle loi sera menée pendant une année. Par ailleurs, le ministre s'est rendu à l'atelier extérieur spécialisé de Misserghine. Un centre carcéral où 192 détenus poursuivent des cycles de formation dans différentes spécialités. Revenant sur la dernière vague d'incendies déclenchés par les détenus, le ministre a mis à profit sa visite au dortoir de l'atelier de Misserghine pour mettre l'accent sur la nécessité d'éviter, au maximum, les feux. Aussi, il a mis en relief l'impératif de réintégrer socialement les détenus au-delà de l'expiration de leur incarcération.