Sans répit, les forces de sécurité ont effectué une vingtaine d'arrestations parmi les groupes armés à Khenchela, Tébessa, Béjaïa et Boumerdès en l'espace de 48 heures. Concentrant leurs interventions au niveau des maquis, comme c'est le cas à Tizi Ouzou, les forces de sécurité ont décidé d'éradiquer tous les relais des terroristes qui survivent grâce aux cellules de soutien des zones urbaines. Des sources bien informées ont confié, hier, que les commandements militaires régionaux de l'ANP sont à pied d'oeuvre; on parle même de négociations du côté de Mostaganem, mais aucun détail n'a été révélé sur cette opération pour des raisons purement sécuritaires, nous a-t-on confirmé. Abdelmalek Droukdel alias Abou Mossaâb Abd El Ouadoud aura donc vécu jusqu'à l'échec de toutes ses stratégies visant à acquérir le même statut qu'un certain Abou Mossaâb Al Zarquaoui, l'ex-chef d'Al Qaîda en Irak. Depuis le mois de juillet 2004, date à laquelle ce sinistre est devenu n°1 du Gspc, Droukdel est le terroriste à abattre sans sommation. Il a fait de ses proches collaborateurs des ennemis incontournables à l'image de Mokhtar Benmokhtar qui vient de reprendre ses activités de contrebande à l'Extrême-Sud et Salim El Afghani, désormais à la tête du HDS. Ce dernier avait ouvertement renié Droukdel, à la suite des attentats kamikazes perpétrés en 2007 et 2008. Mis en minorité, le n°1 du Gspc, ne compte que sur quelques fidèles, puisque beaucoup auront dénoncé sa logique criminelle et sa dérive meurtrière. Acculé aux fins fonds des maquis entre Béjaïa et Tizi Ouzou, le chef du Gspc espère créer une diversion, en faisant appel aux groupes armés, tentant par ce procédé de désespoir, d'échapper au dispositif sécuritaire. Il va sans dire que depuis qu'il a été chassé des maquis de Boumerdès, Droukdel a tout perdu, jusqu'à son autorité. Selon nos sources, il n'est même plus redouté par ses propres hommes, certains l'ont même discrédité, surtout lorsque Droukdel a eu l'idée de nommer d'anciens vétérans du GIA à la tête de certaines de ses katibas. En prenant les rênes du Gspc, l'irréductible, comptait accrocher son mode opératoire au sud et jusqu'au nord du Mali, non sans les conseils d'Aymen Al Zawahiri d'étaler ses tentacules sur l'ensemble du Maghreb et le Sahel. C'est donc par l'organisation des camps d'entraînement pour les candidats pseudo-djihadistes au Mali qu'il commence, mais aussitôt, ces recrues se transforment en bombes humaines. Mais il semble que Droukdel rencontre, là aussi, un ennemi plus que redoutable, les Touareg du nord du Mali, qui ne sont pas prêts à adhérer à la stratégie de Droukdel, ceux-là mêmes (Touareg) qui ont dénoncé l'un des hommes-clés du Gspc, Abou Oussama arrêté récemment, rendant la vie difficile à Droukdel.