«C'est au peuple que doit revenir la décision de réélire ou non un candidat sur la base de son bilan.» La dévaluation du dollar et la crise financière mondiale inquiètent le Parti des travailleurs. Jeudi, la secrétaire générale Mme Louisa Hanoune, a demandé le rapatriement de l'argent algérien déposé dans les banques américaines en bons du trésor. «Aucun pays n'est en mesure de contrôler la crise financière mondiale, y compris les Etats-Unis», affirme Hanoune. L'Algérie risque de perdre cet argent si elle n'agit pas vite: «Notre pays a besoin de cet argent pour son développement. Pourquoi s'entêter à le garder en dehors de la sphère économique nationale? Cet argent perd de sa valeur avec la dévaluation continue du dollar américain», souligne le PT. Il faut savoir que l'Algérie disposait fin 2007 d'un matelas de réserves de change de 110 milliards de dollars, placés en actifs publics, dont 40% en euros. Les placements sont notamment effectués en dollars auprès du Trésor américain et en livres sterling auprès du Trésor britannique et en yens japonais. Le ministre des Finances M.Karim Djoudi a assuré que «les risques sont nuls parce que ce ne sont pas des risques de marché et que la Banque d'Algérie pratique une gestion sécurisée de ces réserves», a-t-il déclaré. «Ces placements assurent à l'Algérie des liquidités qu'elle peut investir ailleurs à tout moment», selon lui. Dans un autre chapitre, Hanoune a critiqué les orientations économiques du gouvernement, estimant que le malaise social est le résultat logique «des pseudo-réformes engagées, notamment dans le secteur de l'agriculture». Cela est dû aussi, ajoute l'invité du Forum de la Chaîne II de la Radio nationale «au désengagement de l'Etat». «L'Etat doit reprendre sa place en tant que régulateur de l'économie nationale», estime-t-elle. Au sujet de la révision de la Constitution, Hanoune la SG du PT, prône l'instauration «d'un véritable dialogue» auquel participeront toutes les couches sociales et les institutions de l'Etat, soulignant que le peuple est la seule source de décision et de pouvoir: «La problématique ne se situe pas dans le nombre des mandats présidentiels, mais plutôt dans la mise en place des conditions requises pour le déroulement d'élections libres dans lesquelles la souveraineté reviendra à l'avis du peuple», a-t-elle expliqué. «C'est au peuple que doit revenir la décision de réélire ou non un candidat sur la base de son bilan.» Le PT fait savoir qu'il n'a jamais demandé la révision de la Constitution, mais avoue qu'il n'est pas contre cette démarche à condition d'instaurer un «véritable dialogue» à même, a-t-elle indiqué, de «dissuader les parties étrangères de porter atteinte au pays» ou de «s'immiscer dans les affaires internes du pays à partir de cette question». Mme Hanoune a insisté, par ailleurs, sur la nécessité d'élargir le champ du dialogue pour résoudre les problèmes en instance «dont ceux des collectivités locales endettées, du pouvoir d'achat et la mauvaise gestion prévalant dans les communes», a-t-elle ajouté.