Fidèle à sa ligne politique, la porte-parole du Parti des travailleurs a exhorté le gouvernement à réunir toutes les conditions pour le bon déroulement de la prochaine présidentielle. La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Mme Louisa Hanoune, a appelé, hier à Alger, à la révision de la loi électorale. Intervenant lors de la réunion de la coordination nationale de l'organisation des jeunes de son parti, Mme Hanoune fait de la préparation de la prochaine présidentielle sa première préoccupation de l'heure. Aussi, a-t-elle appelé le gouvernement à réunir toutes les conditions pour le bon déroulement du scrutin à même de rendre, en premier lieu, confiance aux citoyens quant à la crédibilité des élections, et d'éviter l'abstention, en second lieu. La révision de la loi électorale consacrant le principe de la «démocratie politique» et le respect du mandat électoral par les élus sont également les conditions sine qua non pour la réussite de l'élection. Sur ce point, la conférencière a qualifié l'APN de «cathédrale dans le désert». «La souveraineté populaire est l'immunité de la souveraineté nationale», a-t-elle affirmé. Sur sa lancée, Louisa Hanoune a révélé que le FLN et le MSP ne sont pas contre la révision de la loi électorale. Quant à la sa participation du Parti des travailleurs à la présidentielle d'avril 2009, la porte-parole préfère temporiser et entretenir le suspense. «Nous nous prononcerons au moment opportun», s'est-elle contenté de dire. Mais à 100 jours du rendez-vous électoral, tout porte à croire que Mme Hanoune sera de la course. Abordant la crise financière mondiale, la première responsable du parti souligne l'urgence de revoir la stratégie nationale. «Aucun pays, aucun continent n'est épargné par la crise. Des villes entières des Etats- Unis d'Amérique vont disparaître des suites de cette crise», souligne Louisa Hanoune. Pour étayer ses dires, elle cite la faillite de plusieurs constructeurs automobiles, moelle épinière de l'économie américaine. Cette situation est aggravée par le refus du Congrès d'octroyer 15 milliards de dollars pour sortir ce secteur de la crise et sauver des milliers d'employés du chômage. «Ce même Congrès, qui a subventionné et financé à coups de milliards de dollars des opérations militaires en Irak et en Afghanistan» rappelle Louisa Hanoune. Dans ce contexte, la première dame du PT ne cache pas ses craintes quant à l'utilisation des fonds algériens placés à l'étranger à des fins militaires. «Qui sait?», s'est-elle interrogée. Partant, elle a réitéré sa revendication de récupérer ces fonds et les investir en Algérie. «Ce tsunami qui secoue l'économie mondiale» ne peut en aucun cas épargner l'Algérie, déclare-t-elle. Et d'infirmer les propos de certains responsables en affirmant que «la crise nous concerne directement». Et ce n'est pas la décision de l'Opep de réduire sa production de plus de 2 millions de barils/jour qui rendra le sourire à Louisa Hanoune, et encore moins les déclarations rassurantes des responsables d'Arcelor Mittal. «Le fait est que la crise est chez nous», a-t-elle fait remarquer. «Il faut protéger notre économie et prendre des mesures préventives et éviter le scénario de l'Argentine en 2000 suite au bradage de ses richesses par les étrangers», a-t-elle ajouté, allusion à la cession du port d'Alger à 50% à l'entreprise Dubaï-Port pour une période de 30 ans. Ce qui fait dire à Louisa Hanoune que «l'Etat fonctionne sur la base d'un équilibre précaire». Pour y parvenir, la présidente du PT préconise le retour au socialisme, seul «garant de la vie à la civilisation humaine». Concernant l'abstention de son parti lors du vote du Plan d'action du gouvernement, présenté jeudi devant l'APN, Mme Louisa Hanoune souligne que «c‘est une question de convictions». Et de préciser: «Ce plan contient des points qu'on partage et d'autres sur lesquels on est en désaccord, notamment le chiffre inconcevable de 5 millions d'emplois créés en 10 ans.» De plus, a-t-elle ajouté, «ce bilan est partiel et c'est au président de la République de le présenter». A souligner enfin que le congrès de la coordination nationale de l'organisation des jeunes du PT qui devait se tenir le mois en cours, est reporté à l'après-présidentielle.