Le siège de la daïra de Bechloul a été pris d'assaut durant la matinée d'hier par des centaines de citoyens. Le mot de grève lancé par l'ensemble des fonctionnaires pour protester contre le chef de daïra a été largement suivi. Il lui est reproché son excès de zèle et son autoritarisme. Hier, Journée internationale de la femme, une dame, employée à la daïra, qui a pris part au mouvement de protestation, s'est fait insulter par ce même responsable. Beau cadeau. Les femmes, touchées dans leur dignité, ont tenu à dénoncer l'indigne comportement de ce responsable, censé respecter la réglementation. Les protestataires, venus des autres communes limitrophes, notamment El Asnam, Al Adjiba, pour soutenir leurs collègues, dont sept femmes, ont, dans un élan de solidarité, souligné: «On ne peut pas rester indifférents et tolérer un commis d'Etat qui prend les employées pour des dépravées», a déclaré un citoyen venu de la commune d'El Asnam. «Elles sont nos soeurs», a-t-il ajouté. La grogne monte. Une centaine de protestataires ont forcé la porte principale. Ils ont sommé le chef de daïra de s'expliquer publiquement sur son comportement. La foule, en délire, a exigé son départ immédiat. Les protestataires ont également réclamé l'ouverture d'une enquête pour faire la lumière sur la gestion au sein de l'institution. «Le siège de la daïra est devenu une prison pour les fonctionnaires», lit-on dans la déclaration signée par une vingtaine d'employés. Le même document souligne que «le premier responsable de la daïra utilise son bureau à des fins personnelles». Face à ces accusations, le chef de daïra, Abdelkader Guerrouzi, qui nous a reçu dans son bureau, a catégoriquement nié les faits reprochés. Toutefois, il accuse son secrétaire général d'être l'instigateur de cette protestation. Par ailleurs, le secrétaire général s'est refusé à toute déclaration à la presse. La foule s'est dispersée à midi après l'arrivée, sur les lieux, du chef de cabinet de wali qui a calmé les esprits. Celui-ci a affirmé devant les protestataires que le chef de daïra est relevé de ses fonctions. Quant au secrétaire général, il sera muté sur décision du wali. Cette dernière décision n' a pas été du goût des citoyens qui demandent son maintien en poste.