La cinémathèque d'Oran a projeté, jeudi, en avant-première régionale, le film El Mehna une oeuvre produite par «Cinéma jeune» dans le cadre de la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe 2007». El Mehna, (l'épreuve) raconte en 2 heures, comment Khaled, un jeune lycéen, qui a perdu sa famille, massacrée par des terroristes, a su ressusciter de ses douleurs et redonner un sens à sa vie. Le film prend comme prétexte, la décennie de la tragédie nationale pour dire qu'il est nécessaire de positiver le sentiment de la vengeance et en faire une raison de vivre et un motif pour résister à la haine et à la rancoeur. Le travelling, qui annonce l'entame de l'oeuvre, traduit la volonté du réalisateur d'ouvrir un horizon large au public. «Même s'il raconte les douleurs de la société meurtrie par la haine et les drames du terrorisme, le film est un appel à la résurrection de l'espoir. Khaled souffrira dans sa chair, des meurtrissures de cette période sanglante, mais saura, comment redonner un goût à sa vie», dira le producteur du film, Zerrouki Abdelhalim. Au contact de Hakim, un adjudant de la Gendarmerie nationale, victime comme lui du terrorisme et de Ahlem, une artiste, qui lui insufflera une nouvelle volonté de vivre, Khaled entamera un long processus de retour à la vie, une résurrection, ce qui lui permettra de transcender ses douleurs, de retrouver la joie de vivre et de reprendre espoir. L'olivier, qu'il plantera avec son père dans le jardin de sa maison, est un élément déterminant dans sa quête d'une raison de vivre. Il traversera un labyrinthe, mais saura comment en sortir plus fort que jamais, mieux armé pour affronter l'avenir que lui offre la fin du film, qui n'est, en réalité, qu'un début (une bidaya) comme l'annonce le script qui annonce le baisser de rideau de l'histoire. Tourné et joué par une équipe de jeunes premiers inconnus au bataillon, El Mehna est une oeuvre «majeure» qui annonce, selon de nombreux spectateurs, des jours meilleurs pour le cinéma algérien. L'accueil qui lui a été réservé à Oran, et les éloges des réalisateurs professionnels présents à la projection ne sont qu'une juste consécration pour le travail des frères Zerrouki. Le casting où ne figurent que Hamza Foughali et Fatiha Ouered, des noms connus du public, a permis de découvrir, avec émerveillement, de jeunes comédiens qui ont campé leur rôle avec maîtrise, à l'instar de Abdelmalek Kadaoui (Khaled), Djamel Laâroum (l'adjudant Hakim) ou encore Maâchi Samia (Amina). El Mehna a su montrer comment dépasser ses douleurs en positivant le sentiment poignant de la vengeance dès lors qu'on lui oppose le pardon, un pardon que Khaled saura accorder en menant une guerre à sa douleur et y puiser des motifs d'espoir et de renouveau. Un film à voir de l'avis de nombreux présents, jeudi, à la cinémathèque d'Oran.