Film n C'est un témoignage en image sur les douloureux événements vécus par l'Algérie durant les années 90. Le film El Mehna, du jeune réalisateur Noureddine Zerrouki, a été projeté jeudi à la maison de la culture Omar-Oussedik de Jijel en présence de nombreux cinéphiles qui ont longuement applaudi ce long métrage. El Mehna (l'épreuve en arabe dialectal), une œuvre produite par Cinéma jeune et réalisée par Zerrouki en collaboration avec son frère scénariste Abdelhalim au titre de la manifestation Alger, capitale de la culture arabe, est la première fiction cinématographique du genre à se pencher sur les douloureux événements vécus par l'Algérie durant les années 90. D'une durée de 120 minutes, ce long métrage est inspiré de faits réels vécus durant cette époque dans la région de Tiaret (Ouest), et met en vedette un jeune homme de 18 ans nommé Salah Khaled (superbement campé par Abdelmalek Kadaoui), sportif, élève studieux, incarnant l'ambition et s'accrochant bec et ongles à la vie. Mélomane apprécié, il excelle dans le maniement du luth et penche volontiers pour les mélodies orientales. Jeune lycéen, sportif respirant la vie à pleins poumons, il prépare son baccalauréat dans un établissement scolaire sur les hauteurs de la ville. Nonobstant l'insécurité qui sévit dans les quartiers, il est invité à animer un mariage. Salah ne se doutait pas un instant qu'un malheur venait de faucher toute sa famille : les terroristes avaient assassiné à l'arme blanche ses parents. Salah Khaled saura toutefois dépasser, peu à peu, ses douleurs grâce à sa joie de vivre et reprendra espoir sans garder de rancœur. Parmi les principaux acteurs figurent, aux côtés de quelque 250 figurants, Fatiha Ouared, Djamel Aroussi et Hamza Feghouli, plus connu sous le sobriquet de "M'ma Messaouda". Les frères Zerrouki, en se lançant dans un cinéma de proximité à partir de faits vécus, ont réussi, de l'avis de jeunes spectateurs, à conférer une grande charge émotionnelle à leur production. Un débat ouvert a réuni, en fin de séance, le réalisateur et des mordus du 7e art qui ont été nombreux à saluer une «œuvre de premier plan qui présage de beaux jours au cinéma algérien».