Le Conseil de gouvernement a adopté la loi organique portant sur le contrôle et le suivi des budgets de la loi de finances. Du nouveau dans l'exploitation des terres agricoles. L'Etat compte opter pour des concessions à long terme. Ainsi, des sociétés civiles seront créées pour l'exploitation des parcelles agricoles. C'est ce qu'a déclaré le porte-parole du gouvernement, Abderrachid Boukerzaza, lors du point de presse hebdomadaire qu'il a animé, hier, au siège du CIP en compagnie du ministre des Finances Karim Djoudi. «Le Conseil de gouvernement réuni hier, a fait l'étude préliminaire d'un avant-projet de loi portant sur l'exploitation des propriétés agricoles de l'Etat», a-t-il déclaré. Cet avant- projet vient compléter la loi d'orientation du Schéma national de l'agriculture. «A travers cet avant-projet de loi, nous voulons clarifier davantage les procédures législatives pour l'accès au droit de concession», a expliqué le ministre. Nul n'ignore que le foncier agricole est un problème épineux auquel est confronté le gouvernement. Avec les difficultés qu'ont connues les propriétés de l'Etat, le ministre affirme qu'il a été nécessaire de revoir le mode d'exploitation des terres agricoles. La crise de la flambée des prix des fruits et légumes a sérieusement ébranlé le gouvernement. C'est pourquoi il a procédé à une révision profonde du système de gestion de la politique agricole. «L'ancien mode d'exploitation n'a pas généré des investissements, mais a plutôt conduit à une déviation de la politique agricole», a admis le ministre de la Communication. Preuve en est que les coopératives individuelles sont de plus en plus nombreuses que les coopératives collectives. Se référant à quelques chiffres, le ministre a affirmé que les coopératives collectives sont au nombre de 10.000 actuellement, alors qu'elles étaient au nombre de 30.000 auparavant. En revanche, on dénombre 100.000 coopératives individuelles contre 67.500 antérieurement. Cette division, explique le ministre, a été l'un des facteurs de l'échec de la politique agricole. Le ministre affirme, par ailleurs, qu'il y a actuellement 35% des terres viables pour l'exploitation agricole. En rectifiant la politique d'exploitation, l'Etat veut encourager davantage l'investissement dans ce secteur. Tout en optant pour la concession à long terme, l'Etat insiste sur la création des sociétés civiles. Ces sociétés peuvent ouvrir leur capital pour s'associer avec d'autres opérateurs. Ce n'est pas tout. L'Etat va autoriser également l'adjudicataire à hypothéquer le contrat de concession pour bénéficier des crédits bancaires. Interrogé sur la récupération du foncier agricole, le porte-parole du gouvernement n'a révélé aucun chiffre. M.Boukerzaza assure que l'opération se poursuit d'une manière régulière. Par ailleurs, le Conseil de gouvernement a adopté la loi organique des lois de finances. Par là, le gouvernement vient répondre à l'appel des députés, lesquels ont longtemps revendiqué ce mécanisme. «L'adoption de cette loi constitue une avancée importante dans le domaine du contrôle des deniers publics», a estimé M.Boukerzaza. Comment? Elle consacre et sacralise les moyens de contrôle et de suivi des budgets de l'Etat. S'exprimant de son côté, le ministre des Finances a déclaré que cette loi va réformer le cadre de gestion des budgets. «La loi de finances ne sera plus une loi de moyens mais plutôt une loi de résultat», a-t-il affirmé. Plus explicite, M.Djoudi dira: «Le gouvernement présentera à chaque mois de juin un compte rendu des actions réalisées avec le moindre détail.» Fini les enveloppes opulentes. Désormais, des budgets pluriannuels seront présentés par les différents secteurs. Chaque département aura son pactole en concordance avec des projets et des investissements engagés. Karim Djoudi a, en outre, réaffirmé que la nouvelle grille des salaires des travailleurs de la Fonction publique sera appliquée courant mars, avec effet rétroactif à partir de janvier 2008. Et de préciser que l´application de la nouvelle grille se poursuivra en avril pour les catégories inférieures (de 1 à 6) qui ont bénéficié d´une prime forfaitaire complémentaire instaurée en application d´une instruction présidentielle visant à soutenir les salaires de ces catégories. Enfin, le Conseil de gouvernement a également examiné un décret exécutif portant sur les enquêtes immobilières.