Les ravisseurs demandent une rançon et la libération de certains terroristes détenus en Algérie et en Tunisie, dont «Abderrazak El Para». D'un acte terroriste à une revendication politique, l'affaire de l'enlèvement des deux touristes autrichiens a pris une tournure imprévue. Les ravisseurs revendiquent, en contrepartie de la libération des deux touristes autrichiens, la mise en liberté de terroristes détenus en Algérie et en Tunisie, dont «Abderrazak El Para», de son vrai nom Amari Saïfi, arrêté au Tchad en 2004 et remis aux autorités algériennes. Il est actuellement en détention et en attente d'un procès qui tarde à avoir lieu. Il devrait être jugé par la cour militaire puisqu'il est un déserteur et parachutiste de formation. Il est l'instigateur et le meneur, en mai 2003, dans l'affaire de la plus spectaculaire prise d'otages qui a mis dans le filet 32 touristes de nationalités suisse, allemande et néerlandaise. Les ravisseurs des deux touristes autrichiens ont réclamé également une rançon auprès des autorités autrichiennes, une hypothèse avancée déjà par nos sources et qui commence à prendre corps. C'est ce qu'ont indiqué des sources proches de la cellule de crise constituée à Vienne au lendemain de la prise d'otages. Mercredi dernier, certaines sources sécuritaires ont avancé l'optique d'une demande de rançon, en raison de la crise financière aiguë qui ruine les cellules de Abdelmalek Droukdel. Son groupe, le Gspc, n'a pas caché, dans un communiqué diffusé récemment, sa détresse en raison d'un manque flagrant en logistique, plus précisément en argent, nourriture et médicaments. Le chef de l'Exécutif, assumant une première réaction officielle de la part de l'Algérie, a souligné à la presse que cette prise d'otages, survenue en Tunisie, «a eu lieu sur un territoire autre que l'Algérie» et que les otages «se trouvent actuellement sur un autre territoire non algérien». Toujours selon le chef du gouvernement, «les otages ont été enlevés dans un autre pays et ils seraient, selon des informations, dans un deuxième pays». Ne voulant pas prendre les raccourcis politiques de cette affaire, il a déclaré, en réponse à une question sur d'éventuels contacts entre les gouvernements autrichien et algérien, que «nous sommes en contact avec tous les pays dans le cadre de la lutte antiterroriste».