Le langage du groupe terroriste a sensiblement changé depuis quelques jours devant l'intransigeance des autorités algériennes et tunisiennes à donner suite à ses revendications. La vie des Autrichiens enlevés par la branche d'Al-Qaïda au Maghreb n'est pas en danger malgré l'expiration imminente, hier soir, de l'ultimatum posé par les ravisseurs pour leur libération. Dixit un des émissaires dépêchés par Vienne pour négocier la libération des deux otages autrichiens qui sont toujours aux mains de leurs kidnappeurs. D'un ultimatum à un autre, le groupe armé, auteur de l'enlèvement, sait pertinemment que l'exécution des deux ressortissants autrichiens va leur ôter une précieuse carte à jouer qui va leur permettre de s'en mettre plein les poches, à défaut de pouvoir libérer leurs acolytes emprisonnés. Il devient, maintenant, évident que le groupe armé n'a aucune intention de passer à l'acte et que ses menaces ne sont, en fait, qu'un moyen de pression pour parvenir à leurs fins, à savoir récupérer la rançon exigée pour remettre en liberté les deux touristes. Le langage du groupe terroriste a sensiblement changé depuis quelques jours devant l'intransigeance des autorités algériennes et tunisiennes à donner suite à ses revendications. En effet, en contrepartie de la libération des otages, les ravisseurs avaient initialement exigé la libération d'un certain nombre de leurs compagnons détenus en Algérie et en Tunisie. Mais, la position officielle de ces deux pays a, selon toute vraisemblance, contraint les preneurs d'otages à revoir leurs exigences. On ne parle donc plus de libération de terroristes incarcérés en Algérie ou en Tunisie, revendication qu'on sait impossible à réaliser y compris dans le camp autrichien. On se tourne vers une demande plus “réalisable”, à l'instar du paiement d'une rançon, agrémentée de quelques autres réclamations visant surtout à augmenter la pression sur les négociateurs. Aux dernières nouvelles, les ravisseurs ont exigé, en plus de la rançon, le retrait des soldats autrichiens déployés en Afghanistan et la libération d'un couple d'islamistes condamnés le 10 mars à Vienne pour avoir diffusé une vidéo menaçant d'attentats l'Autriche et l'Allemagne. Cela dit, il est clair que maintenant l'élément essentiel dans cette négociation demeure, comme le reconnaît une source diplomatique proche du dossier à Bamako, la “livraison” de la rançon. H. S.