Le risque pour l'Algérie, aujourd'hui, de retomber dans la spirale des années 90 n'est plus à redouter. Cependant, l'on confie que le Gspc, branche d'Al Qaîda au Maghreb, s'est régénéré. Sa capacité de nuisance est certes limitée, mais l'organisation terroriste demeure une réelle menace. Même si dans le contexte sécuritaire, la traque des terroristes ne s'est jamais éternisée, cette organisation finira par éclater, à l'image de l'AIS et du GIA. Ils étaient des milliers de terroristes au début de la crise, aujourd'hui on en compte, avec un chiffre exagéré, quelque huit à neuf cents écumant une douzaine de maquis. Ils sont de moins en moins présents au centre, mais de plus en plus concentrés à l'Est, au Sud-Est et au Sud. C'est au niveau des wilayas de Boumerdès et de Tizi Ouzou que le Gspc, depuis son allégeance à Al Qaîda, aura connu ses plus grandes pertes. Plusieurs dirigeants du Gspc ont été neutralisés dans cette région. L'ANP, décidée de relever le défi, ne cessera de mener une guerre implacable jusqu'à l'éradication totale du terrorisme. Les services de sécurité frappent sans relâche, neutralisations, arrestations, démantèlements de réseaux de soutien, condamnation à mort et de lourdes peines de prison se succèdent à un rythme accéléré. Plus de 100 verdicts allant de la peine capitale à la prison à vie ont été prononcés en 2008 au niveau des tribunaux criminels de Boumerdès, Batna, Jijel et Skikda, alors que celui de Biskra traitera 53 affaires, dont celle de Abderrazak El Para, en cette session. C'est surtout l'année 2007 qui s'avère terrible pour les maquisards; coup sur coup, le Gspc a été soumis à des assauts spectaculaires. Des chefs terroristes sont abattus, alors que plusieurs sont appréhendés, tel que Abdel Fatah Abou El Bassir, l'un des principaux éléments d'Al Qaîda au Maghreb islamique. Pour les mois de février et mars, nombre de terroristes ont été abattus à Khenchela, Sétif et Boumerdès, alors que trois réseaux de soutien ont été démantelés à Khenchela et Tébessa. Les zones concernées par les opérations de ratissage sont quotidiennement sillonnées par les forces héliportées, au sud et à l'est du pays surtout où l'on a enregistré une certaine recrudescence. Selon des sources sécuritaires, le moral des terroristes est bien miné, et ce n'est certainement pas le kidnapping des deux touristes autrichiens qui va changer le cours des opérations.