Aujourd'hui en Algérie, et pour la première fois depuis dix ans, c'est la flambées des prix qui fait peur. Le nouveau dispositif sécuritaire appliqué par les forces combinées depuis le début du mois de Ramadhan a donné des résultats probants. Alors que plusieurs terroristes ont été abattus dans pluisurs régions du pays notamment Tizi-Ouzou, Jijel, Skikda et à Boumerdès, les forces de sécurité redoublent de vigilance. Les éléments de l'ANP sont parvenus en une semaine à démanteler des réseaux de soutien et pas des moindres. Plus d'une quarantaine d'éléments ont été présentés devant la justice au courant de la première semaine du mois de Ramadhan soit depuis le 22 aout. Ceci dit, les opérations militaires au niveau des maquis se poursuivent. Le but est de maintenir la pression sur les résidus de ce qu'on appelle le Gspc, branche présumée d'Al Qaîda au Maghreb islamique. La tactique paye parfaitement puisque malgré les menaces exprimées par cette organisation terroriste, aucun attentat n'a été enregistré. Ce n'est pas dû au fait que le Gspc veuille faire des cadeaux aux algériens mais parce qu‘il est tout simplement amoindri dans ses capacités de nuisance. Aujourd'hui en Algérie, et pour la première fois en dix ans, c'est la flambée des prix qui fait peur aux Algériens et non pas le Gspc Il n'en demeure pas moins que cela n'est pas exclu selon des sources très au fait du contexte sécuritaire. La vigilance est de rigueur car les terroristes sont imprévisibles dans leurs actes et il n'y'a pas plus facile qu'un attentat rien que pour donner une dimension médiatique et spectaculaire à ses auteurs. Pris en tenaille par les services de sécurité et dénoncés ouvertement par d'anciens émirs repentis, les terroristes pourraient, dans un sursaut de désespoir, commettre l'irréparable. Il est connu qu'en termes sécuritaires, le risque zéro n'existe pas. Dans ce contexte caractérisé par une paix sociale relativement retrouvée, les Algériens sont plus préoccupés par la chute vertigineuse de leur pouvoir d'achat que par autre chose. Leur souci le plus ardent n'est certainement plus la situation sécuritaire mais comment boucler le mois. En effet, les Algériens, sont de plus en plus hantés par la propagation rapide de la précarité et de la pauvreté. Leur problème numéro un n'est plus d'ordre sécuritaire mais plutôt social. Et c'est déjà une grande victoire sur le terrorisme. Contrairement aux années précédentes, plus particulièrement les années 90 les Algériens s'intéressent de moins en moins à ce qui se passe sur la scène sécuritaire, faisant des conditions sociales dans lesquelles ils vivent leur souci majeur. C'est dire que la société algérienne est beaucoup plus effrayée par la flambée des prix ayant marqué ce début du mois que par les menaces du Gspc ou ce qu'on appelle Al Qaîda au Maghreb islamique. Beaucoup espèrent que la réaction du chef de l'Etat par rapport à ce phénomène de flambée des prix puisse aboutir à quelque chose, quoique certains n'y croient pas à un redressement de la situation. Le gouvernement est appelé à faire montre de beaucoup d'imagination pour pouvoir retourner la tendance pessimiste qui s'est emparée de la population. L'Aïd El Fitr et la rentrée scolaire approchent. Cela induit des dépenses incompressibles que des milliers de familles ne vont pas pouvoir supporter. Tout cela relègue l'aspect sécuritaire au second plan. Bien sûr la vigilance est de mise et rien ne doit faire croire aux Algériens que le terrorisme est fini. Toutefois, ils sont davantage pris dans l'engrenage de la morosité économique que vit le pays. Les 150 milliards de dollars que l'Etat compte investir dans les cinq années à venir constituent une bonne nouvelle, mais à long terme. Pour le moment, les Algériens attendent des solutions d'urgence.