Ils revendiquent l'augmentation des salaires, la révision du statut particulier et du régime indemnitaire. Les paramédicaux étaient, hier, au rendez-vous. Ils ont répondu massivement au mot d'ordre de grève de trois jours initié par le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP). Au niveau des hôpitaux de la capitale, c'est la paralysie totale des différents services. Anesthésistes, prothésistes, préparateurs en pharmacie et techniciens en radiologie (manipulateurs) se sont tous ressemblés dans l'enceinte du CHU Mustapha-Bacha portant des badges sur lesquels on peut lire «En grève». «Je suis surveillante, chef d'unité et je ne touche que 23.000 dinars, primes incluses!», lâche une gréviste révoltée. Pour ces trois journées de débrayage, le service minimum est assuré, affirme Djarrah Ali, secrétaire général du SAP de cet hôpital rencontré sur place. Il précise que la grève est reconduite avec les mêmes revendications socioprofessionnelles. Celles-ci portent sur l'augmentation des salaires, la révision du régime indemnitaire et le statut particulier. De son côté, le secrétaire national chargé de l'organique du SAP, M.Khoudja, a indiqué à L'Expression que le débrayage a été largement suivi au niveau de tous les établissements sanitaires publics à travers le territoire national. Il avance, ainsi, un taux de suivi national du mouvement de protestation qui a dépassé les 95%. «Cette fois-ci, nous avons entrepris toutes les démarches administratives légales pour éviter que notre grève soit annulée. Nous avons saisi le ministère de la Santé ainsi que l'inspection de wilaya», précise-t-il. Au niveau de l'hôpital Parnet à Hussein Dey, le constat est le même. Les paramédicaux ont également observé un piquet de grève et pratiquement tous les services étaient quasiment paralysés, excepté les urgences ainsi que certains services à l'exemple de ceux, respectivement, de l'ophtalmologie, la cardiologie et la maternité. «Quelque 20 greffes de cornée sont programmées aujourd'hui (hier ndlr) et des interventions de césarienne sont prévues, donc le personnel a assuré le service», explique Mme Hanoune, responsable du bureau du SAP au niveau du même hôpital. Elle s'est félicité du taux de suivi du mouvement qui a atteint les 95% au niveau de l'établissement. «Je suis classée à la 15 et je fais 22.000 dinars après 24 ans de service et avec le nouveau statut on se retrouvera à la 10. C'est une classification que nous rejetons catégoriquement puisqu'elle ne nous permet pas d'accéder au système LMD», réclame une gréviste, et d'enchaîner: «Le personnel paramédical est sous-payé». Au fait, les paramédicaux revendiquent aussi le droit de bénéficier de l'enseignement supérieur dans le cadre du système LMD et ce «pour améliorer la qualité des soins». Dans l'actuel statut qui se trouve au niveau de la Fonction publique, «le système LMD n'est pas inclus concernant notre corporation», indiquent les paramédicaux en grève. «Notre détermination à arracher nos acquis demeure intacte. Nous ne cèderons jamais, jusqu'à la satisfaction totale de nos revendications», lâchent les grévistes déterminés. Le mouvement se poursuivra aujourd'hui et demain encore.