Le financement reste l'un des obstacles majeurs à l'émergence d'un tissu de PME. En dépit de tous les dispositifs d'aide aux petites et moyennes entreprises (PME) recensées, les contraintes des crédits bancaires persistent toujours. Cette problématique a été abordée, hier, par le directeur général de l'Agence nationale de développement de la PME (Andpme), Rachid Moussaoui, invité du forum d'El Moudjahid. «L'agence jouera un rôle d'intermédiation dans ce sens», suggère-t-il pour pallier ce problème. Son organisme sera, dit-il, l'intermédiaire entre les PME et les banques avec un comité de pilotage constitué, entre autres, de l'association des banques et de l'Andi. Dans ce contexte, il annonce la création d'un centre de réflexion qui travaillera sur cet aspect. Il s'agit, selon l'invité du forum, d'amener les différentes institutions concernées par le financement des PME à étudier les exigences des entreprises éligibles aux crédits bancaires. Une autre solution qui s'ajoute donc à celles déjà existantes. Il faut dire que même avec la création des différentes institutions telles que la Caisse de garantie des crédits d'investissements (Cgci) et le Fonds de garantie des crédits aux PME (Fgar), le financement reste l'un des obstacles majeurs à l'émergence d'un tissu de PME performantes. D'ailleurs, le ministre de la PME, Mustapha Benbada avait, à maintes reprises, soulevé le problème. Des mesures étaient aussi prévues dans ce cadre, notamment la création d'une banque destinée exclusivement au financement des PME. Cependant, ce projet demeure encore au stade d'étude. M.Benbada avait toujours reproché aux banques des garanties excessives, des délais trop longs dans le traitement des dossiers de crédit, des taux d'intérêt trop élevés...C'est pourquoi, les PME nourrissent des frustrations nombreuses et des griefs envers le système bancaire. Les experts estiment que la crise entreprise-banque s'explique par la très forte dépendance des entreprises vis-à-vis des banques. Ils relèvent, également, l'absence d'un véritable marché financier qui reste embryonnaire en Algérie, la faiblesse du crédit interentreprises, du capital investissement, et d'autres instruments adéquats. En raison d'un manque de banques d'accompagnement, 2000 PME ont mis la clé sous le paillasson, en 2007. Pour leur part, les banques considèrent que le financement des PME est très risqué, sachant que le taux d'échec dans le financement de la création d'entreprises est de l'ordre de 30 à 40%. Pour ce qui est du programme de mise à niveau des PME, une enveloppe financière d'un milliard de dinars y a été consacrée. Il fait ressortir la création, en 2007, de 396.972 activités dont 284.244 PME privées, 711 PME publiques et 112.017 activités artisanales. Ce qui a permis la création de 1.262.655 postes d'emploi. M.Moussaoui a relevé, à ce propos, que les programmes de mise à niveau en cours ne couvrent pas les PME de moins de 20 salariés alors qu'elles constituent 97% du tissu PME existant. C'est ainsi qu'il dira que les prochains programmes devraient plancher sur ce problème.