Dix ans de prison ferme et des amendes de 500.000 Da ont été requis, hier, par le procureur prés le tribunal criminel d'Oran, contre huit activistes. Les mis en cause sont accusés d'appartenance à groupe terroriste, encouragement, apologie et financement du terrorisme. Dans son plaidoyer, l'avocat général a mis en exergue le rôle déterminant de chacun des mis en cause. Basés à Oran, les dix membres du groupe étaient en contact permanent avec les maquis de Tébessa et de Boumerdès. Abdelkader Akkad, éducateur à la mosquée En-Nasr d'E-Senia, était le cerveau du groupe. Selon le procureur, l'imam endocrinait les fidèles lors des cours qu'il assurait et les incitait au djihad. Tandis que Bouyahiaoui Sid Ahmed a tenté, vainement, d'enrôler le présumé Mohamed Réda dans les maquis terroristes de Tébessa avant de le convaincre de rejoindre les maquis de Boumerdès. Krikra, en contact permanent avec les groupes terroristes de Boumerdès, distribuait des CD subversifs. Alors que Zaïd Fahd se chargeait du financement des différentes activités du groupe. Lors de leur audition par le président du tribunal, tous les mis en cause ont nié leur appartenance à un quelconque groupe terroriste. Ils affirment même que c'est la première fois qu'ils se rencontrent. Mohamed Réda, étudiant en sciences économiques, était, selon l'arrêt de renvoi, dans les maquis de Boumerdès. Ce dernier affirma même qu'il avait été contraint de rejoindre le maquis avant de prendre la fuite. Ces «plaidoiries» n'ont pas convaincu le procureur général qui a mis en avant les échanges d'importantes sommes d'argents entre les membres du groupe. La genèse de l'affaire remonte au début de l'année 2007. C'est sur informations, faisant état de cours sur le djihad donnés par l'éducateur de la mosquée «En Nasr» d'E-Senia, que les services de sécurité ont ouvert une enquête. Après investigations, le groupe a été démantelé le 13 février 2007. Dix activistes ont été placés sous mandat de dépôt alors que deux autres sont toujours en fuite. A l'heure où nous mettons sous presse, les avocats de la défense tenaient leurs plaidoiries. Les mis en cause risquent de lourdes peines.