Trois artistes, peintres ont fait don de sept de leurs oeuvres pour faire partie des fonds du Musée national des arts modernes d'El Hamma (Alger). La cérémonie de remise de ces dons a eu lieu, lundi soir à Paris, au cours d'une sympathique cérémonie organisée au Centre culturel algérien, en présence d'artistes et d'hommes de culture établis en France. Bernard Rancillac, Gudmundder Erro et Gérard Gosselin ont remis des tableaux interpellant le passé ou l'actualité brûlante, comme ceux intitulés «Espace africain», «Sakiet», «Femme d'Algérie», «God bless Iraq», une fresque dédiée au peuple irakien, «Départ d'Irak de l'armée américaine» ou encore «Femme égorgée», un hommage à la résistance de la femme algérienne face au terrorisme. Jacques Arnaud, journaliste, écrivain et militant pour la cause nationale, a remis, pour sa part, un tableau du regretté M'Hamed Issiakhem, intitulé «Algérie» peint en 1960. Bernard Rancillac a indiqué avoir trouvé «normal» qu'il fasse don de deux de ses tableaux et de prêter un autre pour être exposé temporairement au musée d'El Hamma. «J'ai déjà offert une de mes oeuvres à l'Algérie en 1962 et j'entretiens des relations affectives avec ce pays pour avoir passé les six premières années de ma vie à Alger, où mon père était enseignant», a-t-il expliqué. «J'ai fait une série de peintures sur la femme algérienne. J'ai été très touché par le drame vécu par l'Algérie durant les années 90. Je suis constamment interpellé par l'actualité. Ma peinture est très souvent de nature politique. Le journaliste et le photographe sont plus présents sur l'événement et plus rapides en communication. Mais le peintre a le temps pour lui, le temps de s'enfoncer dans la chair du temps. Cela s'appelle l'histoire», a-t-il expliqué. L'universitaire algérien et spécialiste en histoire de l'art, Benamar Médiène, a expliqué, dans son intervention, la portée de ces dons qui surviennent au moment où le pays s'apprête à célébrer la fête de la Victoire, le 19 mars.