1100 d'entre elles remplissent leurs fonctions aux quatre coins du pays. Pas mal. 3300 juges en Algérie sont des femmes. 1100 d'entre elles remplissent leurs fonctions aux quatre coins du pays. Plutôt reluisant. Plus de 50% de l'effectif de la justice en Algérie sont des femmes. C'est ce qu'a déclaré hier, maître Ben Taleb, avocat à la cour, lors de la table ronde organisée au Centre de presse d'El Moudjahid, sur le thème «les problèmes de l'emploi et des éclairages de la femme dans le marché du travail». Abordant la discrimination contre les femmes, il dira que cette loi interdit cette attitude d'indifférence à l'égard des femmes. «La loi est claire sur ce point. Il n' y a pas de différence entre les deux sexes», a-t-il affirmé. Plus de 54% des femmes issues de l'université de droit exercent en qualité de notaires qui activent pleinement dans ce secteur, selon la même source. En 2007, l'université d'Alger, a elle seule, a vu quelques 861 jeunes filles prêter serment pour devenir ainsi des avocates, précise-t-il. Actuellement, 30 femmes occupent la place de députée au Parlement et 5 autres députées siégent au Conseil de la nation, indique le conférencier. Cependant, Hamida Djedal, sous-directrice du travail au ministère du Travail et de la Sécurité sociale, a affirmé de son côté que «l'Algérie a encore beaucoup à faire dans le domaine de l'emploi de la femme; malgré les efforts de l'Etat, la femme reste liée aux traditions». Selon elle, le domaine de l'emploi est un secteur qui nécessite une dynamisation de l'investissement qui touchera les PME/PMI, ainsi qu'une stratégie économique plus performante pour améliorer la situation des Algériens. Elle considère que la femme algérienne est en retard par rapport à celle de nombreux pays. Néanmoins, elle estime que dans quelques années elle sera plus performante dans son travail et donnera de meilleurs résultats économiques. Cette avancée s'explique, selon la conférencière, par le taux de réussite de la gent féminine à l'école et à l'université. S'exprimant sur la discrimination, elle dira que «l'Algérie ne rencontre pas ce genre de problèmes et cela depuis toujours». Le taux des femmes actives en Algérie était de 16,9% en 2006, mais cette population féminine active, progresse de manière significative annuellement, a-t-elle estimé. Ainsi, la présence des femmes sur le marché du travail sera constante et doublera même par rapport à celle des hommes, d'ici quelques années, précise Hamida Djedal. Cette croissance traduit d'importantes avancées socio-culturelles concernant la perception du travail féminin par la société algérienne, selon la sous-directrice du travail. Les femmes occupées représentent plus de 70%. Elles se trouvent beaucoup plus dans les villes du nord du pays où les opportunités d'emploi sont plus élevées que dans les zones rurales où l'on ne compte que 27% de femmes actives. Plus de 80% des femmes algériennes occupent principalement des emplois permanents, notamment dans le secteur de la santé et celui de l'éducation. La conférencière a déclaré que le taux de chômage féminin enregistré en 2006 était de 20,4%, contre 12% pour les hommes. Dans la tranche des 20-24 ans, il a atteint 42% pour les femmes. Selon le professeur d'économie à Alger, Mme Miriam Inel, cela fait apparaître qu'«une évolution des mentalités à l'égard du travail des femmes donne un résultat positif et la discrimination dans le recrutement des femmes n'existe presque plus». Par ailleurs, elle a souligné que l'Algérie est en retard dans le domaine des assurances diverses, notamment en matière de retraite, une situation qui concerne la catégorie des femmes de ménage. «La femme en Algérie reste maltraitée malgré les efforts des pouvoirs publics», a-t-elle confié avec regret.